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Ahmed Shaheed insiste sur la séparation de l’Etat et de la religion

Durant les sept dernières années, la Tunisie a progressé sur la voie de la démocratisation, mais il reste beaucoup à faire, selon le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté de religion ou de croyance.

«La Tunisie fait encore face à de nombreux défis, notamment en matière d’établissement d’institutions clés prévues par la Constitution, telle que la Cour constitutionnelle, et d’alignement d’un certain nombre de ses lois excessivement restrictives sur les normes relatives à la démocratie et aux droits de l’Homme telles que définies par la nouvelle constitution», a souligné hier, jeudi 19 avril 2018, Ahmed Shaheed, lors d’une rencontre avec la presse où il a présenté les conclusions préliminaires de son rapport sur l’état des libertés dans notre pays.

Au terme de son séjour tunisien, du 9 au 19 avril 2018, l’expert onusien a estimé que «la nouvelle constitution du pays, en vigueur depuis 2014, est très progressiste et peut servir de modèle et être une source d’inspiration pour toute la région, garantissant à tout citoyen sa liberté de conscience et de croyance, et son droit de pratiquer pacifiquement sa religion.»

Pourtant, M. Shaheed n’a pas manqué de pointer les nombreux défis auxquels la Tunisie est confrontée. Il a averti que «le chemin à emprunter est parsemé d’embûches, notamment avec les défis complexes qu’impliquent la lutte contre l’extrémisme violent, la garantie d’un développement économique durable, la consolidation des institutions démocratiques, la promotion de l’Etat de droit et la transformation des attitudes sociétales en encourageant le pluralisme et l’inclusion.»

Le rapporteur spécial de l’Onu a fait remarquer que la constitution tunisienne exige que le chef de l’Etat soit musulman et que l’Etat soit «gardien de la religion» et «protecteur du sacré.» Selon Ahmed Shaheed, «cela peut être à l’origine de plusieurs problèmes, si ces dispositions sont interprétées comme étant une obligation imposée à l’Etat de protéger la religion en soi plutôt que les individus.»

L’expert onusien questionnerait-il la séparation de l’Etat et de la religion dans notre pays ?

Marwan Chahla

Religion: La liberté de croyance en Tunisie sous la loupe de l’Onu

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