Il ne faut défendre la cause palestinienne au nom du nationalisme arabe et de l’islamisme, mais au nom des idéaux qui font quasiment l’unanimité parmi le genre humain, tels que l’indépendance, la justice, l’humanisme, la dignité et la liberté.
Par Mohamed Sadok Lejri *
Ce qui se passe en Palestine est bien évidemment tragique, l’on doit comprendre toutefois que la seule voie possible est de faire une lecture objective, dépassionnée de l’Histoire et de faire preuve de pragmatisme.
Eviter le piège identitaire
D’abord, il fait faire comprendre à ceux qui lancent de «vibrants plaidoyers» en faveur de la cause palestinienne que l’on ne vainc pas Israël en faisant de l’affaire palestinienne une question profondément identitaire et en refusant de prononcer le mot «Israël» (un déni pathologique qui signe une rupture totale avec la réalité).
On ne vainc pas non plus Israël en boycottant quelques produits ou en refusant de serrer la main à ses sportifs, ni en l’insultant à tout bout de champ ou en le menaçant d’extermination d’une manière grotesque.
C’est que le meilleur moyen de dénaturer la lutte palestinienne et de produire la désaffection du reste du monde, c’est de la charger d’une forte teneur identitaire. En l’arabisant et en l’islamisant, on lui fait perdre sa valeur universelle.
Par conséquent, comme l’expliquait un ami tout à l’heure, «on ne combat plus pour la Palestine, mais pour Al- Aqsa et l’islam. On ne combat plus l’occupant sioniste, mais le mécréant juif. On ne combat plus pour récupérer la terre occupée, mais pour rendre l’islam à la oumma.»
S’attacher aux idéaux partagés par toute l’humanité
Tant que les défenseurs de la cause palestinienne se définiront seulement à l’aune de leur arabité et de leur islamité et tant qu’ils assigneront une portion congrue aux idéaux qui font quasiment l’unanimité parmi le genre humain, tels que l’indépendance, la justice, l’humanisme, la dignité et la liberté, ils se sentiront toujours isolés et souffriront d’un manque de soutien de la part de ce que l’on appelle aujourd’hui la communauté internationale.
Les quelques soutiens qu’obtiennent les Arabes de la part de certains dirigeants occidentaux s’expliquent d’abord par des raisons géostratégiques évidentes et sont motivés par des raisons économiques. Tant que les Arabes parleront d’«entité sioniste», leur cause n’avancera pas d’un pas car ils demeureront dans le déni le plus total et en état de puérilité politique.
* Universitaire.
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