Bertrand Delanoë.
Cet été, du 15 juin au 15 octobre 2018, 150 manifestations portant le label de la Saison Bleue auront tout au long du littoral tunisien, de Tabarka à Zarzis, en passant par les ports, les marinas, les lieux des festivals, les plages et les îles. Pour redonner à la mer un peu de ce qu’elle nous a donné.
Par Hamma Hanachi
Actuellement, tous les yeux des opinions publiques sont tournés vers la Méditerranée, les migrants font les gros titres, de Bruxelles à Rome, et de Paris à Berlin, les chefs d’Etats, les hauts responsables ne discutent que de naufragés, de nombres de morts et d’accueil des rescapés. En Tunisie le drame du naufrage du bateau de migrants au large de l’île de Kerkennah, dans la nuit du 2 au 3 juin courant, est encore dans les mémoires et il ne s’éclipsera pas de sitôt.
La mer est une chance à saisir
La Tunisie c’est 1300 km de littoral, c’est Carthage et toutes les civilisations de la mer qui s’y installèrent, c’est des sites marins antiques, c’est un potentiel maritime de haute valeur, c’est 70% de la population, c’est plus de 80% des unités industriels et touristiques, c’est 12% du PIB ( pas assez estiment les intervenants), c’est affirmer que nous sommes intimement liés à la mer. «La mer, dit un ancien adage tunisien, offre tout et reprend tout».
Olivier Poivre d’Arvor.
Depuis longtemps, la Tunisie qui a une vocation maritime a tourné le dos à la mer. Pourtant, celle-ci est une chance qu’il faut entretenir et développer.
«Homme libre, tu chériras toujours la mer», disait Baudelaire. Comme un écho aux mots du poète, les nombreux organisateurs de la Saison Bleue essaient de mettre en valeur les atouts qu’offre la mer, c’est le but de la fameuse opération qui se présente sous de bons auspices.
Le coup de départ de l’événement est annoncé avant-hier, mercredi 20 juin, dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur de France, à la Marsa, avec comme maître d’équipage Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur de France. Une foule de journalistes et d’invités de marque a assisté à la conférence de presse sur le passionnant sujet.
La Saison Bleue est une initiative de la société civile tunisienne soutenue par un grand nombre de partenaires des deux côtés de la Méditerranée, pouvoirs publics, missions diplomatiques, associations, entreprises, festivals, clubs et fédérations sportives…
Un Forum international sur l’environnement
L’objectif est de rassembler du 15 juin au 15 octobre sous un label unique : Saison Bleue. Celui-ci fédérera toutes les initiatives et manifestations qui mettent en valeur le potentiel maritime du pays.
En rapprochant les activités les unes aux autres dans un même calendrier, dans un même festival, la Saison Bleue, qui dispose de forts leviers de communication en Tunisie et à l’international, se donne comme but de faire prendre conscience à tous de l’importance du patrimoine maritime en attirant l’attention sur la vulnérabilité du littoral, de proposer une nouvelle image du pays en saison touristique qui s’annonce excellente et d’encourager les acteurs de la mer en Tunisie et à l’international à travailler ensemble pour développer une conscience citoyenne.
Oussama Mellouli.
Les organisateurs aux premiers desquels Mohamed Issaoui, président de l’Alliance française de Tunisie qui porte le projet, ont à cœur de mener à bon port l’opération à laquelle se sont associés Jacques Attali, économiste et écrivain, Rym Bourguiba, Ceo Images et Action, Mourad Fradi, fondateur de Yacht Med Fetival, Syhem Belkhodja, directrice de Ness el Fen, et Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur et président du Musée national de la Marine, France).
Quelque 150 manifestations sont programmées durant ces 4 mois (15 juin-15 octobre) au long du littoral de Tabarka, au nord-ouest, à Zarzis, au sud-est, en passant pars les ports, les marinas, les lieux des festivals (dont celui de Carthage apprend-t-on), les plages et les îles.
Parmi les invités présents, Yvan Bourgon, navigateur franco-suisse, initiateur de l’association «The sea cleaner» qui œuvre pour la propreté des mers, tentera, cet été, de battre le record de la traversée la plus rapide en Méditerranée entre Marseille et Carthage. Un symbole, un lien entre les deux rives.
La Saison Bleue a choisi comme emblème l’éponge de Kerkennah, un emblème symbole de «la valeur maritime» et qui incarne un écosystème marin mais en danger. L’éponge (mi-animal, mi-végétal) est de nos jours menacé d’extinction dans plusieurs endroits.
Enfin la Saison Bleue prendra fin à Bizerte avec des Rencontres euro-méditerranéennes de l’environnement du 4 au 6 octobre (une sorte de Davos de la mer, dira Mohamed Issaoui), ce qui n’est pas pour déplaire à Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris, tunisien de naissance et de cœur, présent sur les lieux de la conférence de presse. Il nous confiera son enthousiasme de participer à une telle manifestation porteuse de grands espoirs. «Ce Forum de Bizerte est un rendez-vous international des experts et autres hauts responsables de l’environnement, la Tunisie qui va rayonner sur le pourtour méditerranéen et reflétera l’image qu’il mérite». À ses côtés (Dominique de Villepin, ancien ministre des Affaires Etrangères), amoureux de navigation opine de la tête.
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