À l’occasion du colloque intitulé, ‘‘Films et Sciences Sociales’’, organisé par l’Institut de recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC), la Cinémathèque Tunisienne organise à la Cité de la Culture de Tunis, le jeudi 31 janvier 2019, un séminaire ‘‘Autour des films de Sophie Ferchiou’’.
Cette mise à jour des films de l’anthropologue, Sophie Ferchiou, constitue une étape décisive de la sauvegarde de l’intégralité de son œuvre cinématographique.
Les négatifs et masters vidéo étant introuvables, il s’agit d’une restauration effectuée à partir d’éléments récupérés, suite au crash du disque dur de la réalisatrice.
Les copies numériques, ainsi sauvées, ont fait l’objet d’une amélioration de l’image portée à la résolution 2 K et d’une correction chromatique réalisée sous la supervision de Sophie Ferchiou elle-même.
Cette action a été entreprise sous la coordination et la supervision de Hichem Ben Ammar, la consolidation de l’image ayant été assurée par Sahbi Kraïem et l’étalonnage des couleurs par Achraf Lammouchi.
Avec cette séance, la Cinémathèque tunisienne inaugure un programme de sauvegarde et de restauration de l’ensemble de l’œuvre cinématographique de Sophie Ferchiou qui compte une douzaine de films.
Face au désir des coordinateurs du séminaire de creuser les liens qui peuvent exister entre le monde scientifique et le monde artistique en Tunisie, l’œuvre de Sophie Ferchiou offre un exemple remarquable, l’auteure étant à la fois une des premières sociologues et une des premières cinéastes tunisiennes.
Après des études de sociologie à la Sorbonne, Sophie Ferchiou soutient sa thèse sous la direction de Leroi‐Gourhan en 1966 sur la fabrication de la chéchia. La soutenance est accompagnée d’un documentaire d’environ 30 minutes et la thèse donnera lieu à un ouvrage : ‘‘Techniques et sociétés. Exemple de la fabrication des chéchias en Tunisie’’ (Institut d’Ethnologie, Musée de l’Homme, Paris, 1971).
À travers ses articles et ses ouvrages, SF s’est intéressée au monde du travail, aux femmes qui travaillent dans l’agriculture, à la parenté comme aux expressions de l’islam dans la société tunisienne. Elle a, entre autres, dirigé une étude collective et pluridisciplinaire autour de la structure familiale tunisienne, centrée sur des enquêtes à partir d’un fonds d’archives de notaires («dafatir al ‘udul»).
Ses principaux ouvrages sont : ‘‘Lumières de Tunisie’’ avec Olivier Martel, Tunis, Cérès Productions, 1978 ; ‘‘Les femmes dans l’agriculture tunisienne’’, Aix‐en‐Provence, Édisud, 1985 ; ‘‘Hasab wa nasab : parenté, alliance et patrimoine en Tunisie’’, Paris, CNRS, 1992 ; ‘‘L’islam pluriel au Maghreb’’, Paris, CNRS, 1996 ; ‘‘Femme, culture et créativité en Tunisie’’, Tunis, Crédif, 2001.
En qualité de chercheure au CNRS, Sophie Ferchiou est également l’auteure d’une douzaine de films qui renseignent sur divers aspects de la vie économique, sociale et culturelle de la Tunisie des années 1960 à 1990. On peut citer notamment les titres suivants : ‘‘Chéchia’’; 1966; ‘‘Zarda’’, 1972 ; ‘‘Le Mariage de Sabrya’’, 1974 ; ‘‘Gallala’’, 1975 ; ‘‘Les ménagères de l’agriculture’’, 1978 ; ‘‘Stambali’’, 1996 ; ‘‘Paroles sculptées’’, 2005.
Source : communiqué.
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