Entretien avec la jeune metteuse en scène Essia Jaïbi, une artiste polyvalente, ayant coordonné divers projets artistiques, et qui s’est dernièrement illustrée par la signature de sa première pièce de théâtre, ‘‘Madame M.’’, une œuvre durant laquelle elle a dirigé un groupe de jeunes comédiens, en plus de la vétérane Jalila Baccar.
Entretien conduit par Cherif Ben Younès
Kapitalis : D’abord, comment aimeriez-vous qu’on vous présente ?
Essia Jaïbi : Il est un peu difficile pour moi de répondre à cette question parce que je n’aime pas donner un nom au métier que je fais et le limiter à ça. En fait, ce que je fais dans la vie est un mélange de beaucoup de choses, et il faut développer pour les comprendre.
Commençons par votre parcours académique. Après votre premier mastère en études théâtrales, à la Sorbonne, vous avez enchaîné avec un deuxième mastère en projets culturels dans l’espace public. Quelles sont les raisons de ce choix ? Et est-ce que c’était votre plan d’études depuis le début ou l’idée vous est venue en cours de route ?
Je dirais les deux. J’ai fait mes études théâtrales, en licence et en mastère, parce que c’est ce que je voulais et avais planifié. Après, il y a un ensemble de raisons qui expliquent mon choix du deuxième mastère : d’abord, je voulais me spécialiser dans quelque chose qui me ressemble un peu plus et qui sort de l’ordinaire, tout en ayant un lien avec le théâtre.
Ensuite, il était important, pour moi, d’avoir une base de ce qui m’intéresse, dans mes études, avant de plonger dans le monde professionnel, surtout qu’en France, il est nécessaire d’appuyer les spécialités par un parcours académique. Et puisque, de nature, je m’intéresse énormément à ce qui se passe dans la rue, notamment à des formes alternatives, j’ai fait ce choix d’études en projets culturels dans l’espace publique.
Et avec du recul, comment jugez-vous ce choix, quelques années plus tard ?
Franchement, je suis heureuse de l’avoir fait, parce que ce deuxième mastère m’a ouvert beaucoup de pistes de réflexion au niveau personnel, et, de par sa nature professionnelle, il m’a permis de construire un véritable réseau, en m’offrant l’opportunité de rencontrer plusieurs personnes, de domaines différents – en plus du théâtre – comme la musique, l’architecture, l’urbanisme, etc. Et ce réseau m’a beaucoup aidée à construire une propriété de ce que c’est l’art dans l’espace publique.
En 2014, vous avez coordonné le festival Ephémère, et c’était alors votre première expérience professionnelle. Ce qui est marquant, c’est qu’Ephémère est un festival de musique et d’arts visuels. Pourquoi avoir fait ce choix de vous éloigner un peu de votre domaine, qu’est le théâtre ?
L’idée d’Ephémère était originale. C’était l’un des premiers festivals qui combinant les aspects que vous avez cités, et je m’y éclatais parce que je faisais ce que j’aimais : la scénographie, la lumière, et aussi la communication, chose que j’adore et que je pratique depuis mes 22 ans.
Lors de ce festival, on a pris un espace quasiment vierge, à l’intérieur duquel, on a créé un village culturel.
C’était donc l’exemple parfait d’un projet culturel dans l’espace publique, où on casse les codes des lieux qui ne sont habituellement pas conçus pour accueillir les spectacles. Par conséquent, je ne pense pas m’être éloignée de mon domaine.
Quelle est votre évaluation de cette expérience, qui a duré 4 ans, et quels sont les points positifs et négatifs que vous en retenez ?
Par rapport aux arts visuels, aux installations, aux performances, à l’accueil des artistes, etc., on a pris énormément de plaisir parce qu’on faisait ce qu’on voulait.
À part ça, Ephémère m’a appris à m’occuper de plusieurs tâches en même temps. On était un noyau de 5 personnes et on se devait forcément d’être polyvalents et multitâches.
Mais ce que je retiens le plus c’est que ce projet m’a permis de véritablement travailler en équipe, chose indispensable dans toutes les expériences professionnelles que j’ai eues par la suite.
D’un autre côté, on voulait faire quelque chose d’assez grand, et on a atteint cet objectif, mais le festival a fini par nous échapper un peu, en devenant «énorme» et difficile à gérer.
Pour résumer, Ephémère a été très important pour moi. J’ai beaucoup appris à travers cette expérience, qui m’a aidée, par la suite, à suivre ma propre voie.
Par la suite, vous avez coordonné le projet «Tunis sur le divan». Une curieuse expérience de «psychanalyse urbaine». Pourriez-vous nous en parler ?
La psychanalyse urbaine n’est pas ma propre invention. C’est une discipline qui fait partie ce qu’on appelle «science politique». Elle est basée sur la recherche sociologique, architecturale, psychologique, psychanalytique, etc. Et tout ce qui l’entoure (la manière de procéder, de sortir dans la rue, de la présenter au public, etc.), est très artistique. Elle mélange donc le côté scientifique et le côté artistique.
L’idée était née dans le cadre de mon mastère, où l’un de mes projets était avec l’Agence nationale de la psychanalyse urbaine (ANPU). J’ai beaucoup aimé l’expérience. On avait psychanalysé le Grand Paris, à l’époque, et je voulais appliquer cela à Tunis. Toutefois, je trouvais le concept un peu trop «français». Cela ne servait à rien, à mon sens, de l’implanter, tel quel, en Tunisie. Ce n’est pas que ça ne réussirait pas, mais l’efficacité de ce processus ne me semble pas adaptée à la Tunisie. Donc j’ai été, tout d’abord, amenée à retravailler les protocoles de l’ANPU, avec sa collaboration. Par la suite, il m’a fallu financer ce projet, notamment en attirant des partenaires. Après, j’ai réalisé une partie de ce projet de façon individuelle, et l’autre partie avec l’ANPU.
J’aurais aimé que ce soit plus grand et plus représentatif, mais franchement, pour un premier projet personnel, ça a été très prenant et très coûteux. Je n’ai donc pas la prétention de dire qu’on a psychanalysé Tunis, mais on va dire qu’on l’a fait pour une partie de la ville, et pour une temporalité bien précise. Par conséquent, le projet pourrait – et devrait – avoir une suite.
Toucher un public varié, et pas uniquement composé de personnes cultivées.
Parlons, maintenant, de «La nuit des étoiles», encore un projet original, qui consiste en un parcours nocturne pour visiter les espaces cachés des lieux culturels.
En 2016, j’ai été contactée par les dirigeants du festival de Hammamet, qui m’ont proposé de créer un projet qui soit en lien avec ce que je fais : l’art dans l’espace public, en collaboration avec Selim Ben Safia, un chorégraphe, qui a notamment coordonné «Hors lit», un festival de déambulation qui se déroule chez les gens.
Donc, ensemble, on a créé un nouveau concept : dans un premier temps, on a fait appel à des artistes pour présenter, de manière exclusive, une nouveauté. Puis, de notre côté, on créait des parcours pour les spectateurs qui passaient à travers des endroits cachés, secrets ou interdits, et ce pour découvrir les nouveautés artistiques en question. Celles-ci pouvaient constituer en une performance, une installation, un mini-concert, etc.
Lors de la 1ère édition, on a réalisé cette expérience dans le parc du Centre culturel de Hammamet (Dar Sébastian), sur 15 hectares, avec plusieurs performeurs et artistes du monde la musique, du théâtre, de la danse, du cirque, etc., y compris Selim et moi qui, en plus de notre rôle d’organisateurs et de metteurs en scène, nous présentions quelque chose d’artistique.
Après, il y a eu une deuxième édition. Même concept mais contenu différent : d’autres artistes, d’autres thématiques, etc. C’était, cette fois-ci, au palais Khaznadar de Halfaouine, le siège du Théâtre national tunisien. Et Selim et moi avons assuré les mêmes rôles.
Y aura-t-il d’autres éditions prévues ? Et si oui, y aura-t-il des nouveautés ?
Oui, nous comptons bien réaliser une 3e édition, pour 2019, si tout va bien, même si cela demande beaucoup de temps. Il faut notamment commencer les préparations 4 à 5 mois avant l’événement. Donc ça sera difficile, vu que Selim et moi sommes très pris en ce moment par d’autres projets, mais la volonté est là.
Sinon, chaque édition est différente de celles qui la précèdent. Il n’y a que le concept qui ne sera pas nouveau.
Avant de passer à votre première pièce théâtrale, ‘‘Madame M.’’, y a-t-il d’autres expériences professionnelles dont vous pourriez nous parler ?
Avant «La nuit des étoiles», il y a eu le film ‘‘Hedi, un vent de la liberté’’, où je me suis principalement occupée de la communication. C’était une belle expérience, car elle m’a initiée au cinéma, un domaine qui n’est pas vraiment le mien, bien que je sois cinéphile.
Puis, l’année dernière, Majd Matoura (l’acteur principal du film, Ndlr) et ses partenaires ont fait appel à moi pour m’occuper de la scénographie et de la lumière de leur spectacle dans la première édition des Journées poétiques de Carthage. C’était un spectacle pluridisciplinaire, où je me suis beaucoup amusée. Et ça a été une réussite.
Sinon, il y a eu «Choftouhonna», un festival international d’arts féministes où j’étais chargée de la communication. C’est un projet très important pour moi, et qui est en train de prendre de plus en plus d’ampleur, parce qu’il est d’envergure mondiale et qu’il a une grande valeur ajoutée pour la femme, notamment en Tunisie, et pour l’art également. Le festival présente, pendant 4 jours, plusieurs spectacles, films, conférences, etc., qui mettent en valeur les femmes créatrices et créatives. Et c’était très stimulant, pour moi, de travailler sur un projet de ce genre.
Le fait que ces spectacles soient faits uniquement par des femmes, vous ne trouvez pas ce concept sexiste plutôt que féministe? Le féminisme étant de prôner l’égalité entre les deux sexes, sans favoritisme ni pour l’un ni pour l’autre.
Ah non, au contraire. Je ne trouve pas cela sexiste, parce que les femmes sont sous-représentées, que ce soit en Tunisie ou ailleurs. Donc, le fait de rééquilibrer la donne et de leur consacrer un événement, c’est justifiable et ce n’est pas sexiste.
Discutons un peu de votre pièce ‘‘Madame M.’’. Vous avez dirigé, d’un côté, un groupe de jeunes comédiens, et d’un autre côté, une comédienne célèbre et expérimentée, à savoir Jalila Baccar. Qu’est-ce que vous retenez de chacune de ces deux sous-expériences ?
Déjà, je ne dirais pas «d’un côté… et de l’autre», parce que tout se passe en même temps.
C’est très différent, parce que, comme vous l’avez signalé, Jalila Baccar est expérimentée. Elle est donc une habituée du théâtre et elle s’y connait beaucoup plus que moi et qu’eux. Donc la dynamique de la connexion, si l’on peut dire… je ne dirais pas que c’était plus facile avec elle, parce que c’était quand même assez stressant pour moi… Mais, disons qu’elle était plus rapide. Par exemple, quand j’essaye d’exposer une idée, elle a plus d’aisance et de facilité à la recevoir et à en faire quelque chose, ce qui créé une interaction plus fluide.
Les jeunes, quant à eux, ne sont pas tous pareils. Ils n’ont pas la même expérience, ni le même background, ni les mêmes préférences, etc. Donc même entre les 4, il y avait une différence. Mais, ce qui est marquant c’est qu’on apprenait tous, les uns des autres, parce que moi-même, je ne suis pas habituée à diriger des comédiens. Ils avaient même plus d’expérience théâtrale que moi, puisqu’ils ont tous déjà fait du théâtre, à des proportions différentes.
Sinon, il y a aussi le traitement qui avait ses difficultés, notamment en ce qui concerne l’harmonie entre les différents personnages. En effet, ces derniers, malgré leurs différences, ils font partie d’une même famille, et sont traités dans un contexte assez particulier : théâtral et transposé. Par conséquent, cela a pris du temps considérable pour que chaque comédien saisisse dans quelle direction je voulais aller.
À part ça, je travaille beaucoup sur l’improvisation. Je ne donne pas un texte écrit aux comédiens, mais plutôt des pistes et des idées, suite à quoi, un va-et-vient a lieu entre nous. Avant de fignoler le tout, en tenant compte des détails et de la cohérence, et en faisant attention à ne pas perdre un personnage en cours de route, pour qu’il y ait, au bout du compte, une solidité dramaturgique.
L’une des particularités de la pièce est la proximité entre les spectateurs et les comédiens, chose qui a créé un environnement intime, nous ayant presque donné l’impression que les spectateurs font partie de la pièce. Parlez-nous davantage de cette idée.
C’est vrai que ‘‘Madame M.’’ offre un spectacle assez intimiste, mais je n’irais pas jusqu’à dire que les spectateurs font partie de l’histoire. Parce que même s’il est spatialement proche, le public ne contribue en rien dans l’histoire. Ce n’est pas vraiment un spectacle participatif ni interactif au sens premier du terme.
La proximité et le côté intimiste se prêtent aux thèmes de la pièce : la famille, et le travail sur l’apparence et sur la réalité. D’ailleurs, à un moment du spectacle, je dis [via ma voix hors champ] «maintenant qu’on s’est débarrassé de la journaliste, voulez-vous connaître réellement cette famille, indépendamment de la mise en scène stratégique que ses membres lui ont fait?».
Donc il y a les aspects apparence versus réalité; publique versus privé; etc. des dualités qui sont présentes dans le traitement de la pièce, et au niveau spatial et scénographique également : les spectateurs sont d’abord à l’extérieur, puis ils traversent une porte et entrent dans l’intimité de cette famille, mais même en étant aussi proches, il leur est difficile de connaître sa vraie nature. C’est comme si on regardait par un trou de serrure, tout en restant derrière la porte. Donc, à défaut d’être un élément actif de ce que fait et vit cette famille, on reste spectateur.
Il y a un aspect qui m’a particulièrement marqué dans la pièce : la dimension psychologique assez poussée, dans l’histoire, au niveau des différents personnages et dans leur interaction. Peut-on dire qu’il s’agit de la touche Essia Jaïbi dans le paysage théâtrale tunisien, un peu à l’image de Kubrick dans le monde du cinéma ?
Ça c’est plus aux spectateurs de l’affirmer ou de l’infirmer. Mais honnêtement, je ne pense pas que je fais du théâtre psychologique, parce que j’accorde beaucoup plus d’attention au côté organique, au décor, aux situations, au rythme de l’espace, etc.
Mais c’est sûr qu’il y a aussi le fait de construire des personnages et d’aller assez loin dans les relations entre eux et dans la complexité de chacun. Ils ne sont pas des personnages manichéens. Il n’y a pas les gentils et les méchants. Ils sont tous les sales bêtes et méchants, et en même temps ils vous font de la peine, vous énervent, vous intriguent, etc. C’est peut-être cette complexité dans les personnages qui vous a poussé à penser qu’il y a une psychologie derrière… parce qu’au bout du compte, on créé des individus, avec leurs complexes, leurs problèmes, leurs rapports conflictuels, etc.
Cependant, je dirais que ce n’est pas mon processus de travail d’axer les choses sur la psychologie… Peut-être que je l’atteins par la force des choses… Mais je n’irais pas jusqu’à prétendre que c’est ma touche à moi. Déjà, je pense qu’il faut plus qu’une seule pièce pour un metteur en scène avant de commencer à parler de sa propre touche.
Par rapport à la construction des personnages, j’ai cherché à être rigoureuse et à être le moins possible dans le jugement, parce que juger les personnages qu’on créé fausse l’histoire. Il faut plutôt les aimer, ne pas les regarder de haut, ni les mettre devant un tribunal. Mon intérêt c’est plus de décortiquer, de disséquer et de comprendre.
J’ai également essayé de m’éloigner le plus possible de faire des choses superficielles, pour ne pas avoir des personnages avec une seule apparence et un portrait extérieur, du genre «un médecin, il a 35 ans, il déteste sa mère, etc.». J’ai essayé aussi de creuser plus loin pour voir les raisons pour lesquelles il y a ces conflits ou ces complexes. Et cette rigueur, je ne l’ai pas respectée uniquement avec les personnages, mais aussi dans l’histoire, dans l’interaction avec le public, dans la gestion de l’espace, le rythme, le décor etc. Cela concerne tous les détails de mon travail.
Quand est-ce qu’on pourra revoir ‘‘Madame’’ M prochainement ?
Le 1er, le 2 et le 3 mars, au 4e Art. Sinon, la pièce a été sélectionnée pour la 1ère édition du Festival Ezzeddine Gannoun, qui aura lieu du 24 au 29 mars.
Vous avez fait des études et des stages en France, et vous avez travaillé en Tunisie. Quelles sont les différences entre les deux pays, dans le cadre de ce que vous faites ?
En fait, en Europe, j’ai travaillé aussi en Italie et en Allemagne. Il y a naturellement des points communs et des différences. Le théâtre, et l’art en général, ça se ressemble et ça ne se ressemble pas. Il peut y avoir des similitudes impressionnantes entre le théâtre en Tunisie et celui en Italie, par exemple, comme il peut y avoir des différences extrêmes entre deux théâtres situés dans un même quartier de Tunis.
Ce sont les projets qui font la différence. Les équipes aussi. Et chaque expérience vous apprend quelque chose de particulier. Sinon, sur le plan personnel, en Tunisie, je suis plus «porteuse de projets» avec tout ce que cela implique comme difficultés, contraintes et responsabilités. Alors qu’à l’étranger, je faisais des stages ou je suivais d’autres personnes dans leurs projets. Par conséquent, il y avait moins de poids sur moi.
Et par rapport au public visé, le Tunisien versus l’Européen, il n’y a pas une sorte d’adaptation à faire ?
Oui bien sûr. En fait, je préfère plus parler de «spectateurs» que de «public» parce qu’ils sont très différents et variés. Après, je ne dirais pas que là-bas, ils sont acquis, mais, en quelque sorte, oui. Alors qu’ici, le public du théâtre n’est pas facile… Il n’est plus aussi nombreux, et il y a toujours le conflit entre, d’un côté, lui donner exactement ce qu’il veut – et dans ce cas, je ne reste pas au cœur de mes exigences -, et, d’un autre côté, faire quelque chose d’élitiste – et risquer par conséquent de le faire fuir encore plus -.
Le challenge qu’il faut relever c’est d’être dans les deux : dire ce dont on a envie, avec une certaine exigence… et en même temps, être plaisant, agréable et divertissant, pour toucher un public varié, et pas uniquement composé de personnes cultivées, tout en veillant à ne pas tomber dans le populisme ou la bassesse, comme on le voit aujourd’hui à la télé.
Tout à l’heure, vous m’avez dit que vous étiez cinéphile. Comptez-vous réaliser, un jour, un film ou une série TV ?
Personnellement, je rêve beaucoup en images. J’espère que ça se voit un peu dans ce que je fais. D’ailleurs, plusieurs personnes m’ont dit qu’il y a beaucoup de cinéma dans mon théâtre. Et c’est vrai que j’aimerais travailler, un jour, sur l’image filmique.
Une série TV oui aussi, mais pas en suivant le modèle tunisien. Ma série à moi ressemblerait plus à ce qu’on voit, depuis quelques années, dans les pays occidentaux. J’aime beaucoup les séries scandinaves et anglaises, et certaines séries américaines, où la qualité du scénario, de l’histoire et de l’image est quasiment à la hauteur de certains bons films. Et en plus, c’est sur la longueur, la continuité, etc. Donc, oui, le format série… bonne série… ça m’intéresse énormément.
Mais évidemment, ça ne sera pas pour tout de suite, étant donné que ce n’est pas un domaine dans lequel je m’y connais. Pour le moment, je continue d’apprendre et d’accumuler de l’expérience.
Y a-t-il des metteurs en scène tunisiens et/ou internationaux qui vous plaisent et dont vous vous inspirez ?
Oui bien sûr, j’ai plusieurs références internationales, comme Ariane Mnouchkine, Bob Wilson et Peter Brook. En Tunisie, je suis forcément influencée par ma famille, même si, ce que je fais est très différent de ce qu’ils font. Sinon, il y en a qui m’ont inspiré dans mon parcours et motivé à faire ce métier, bien que j’aie suivi un chemin différent des leurs, à l’instar de Raja Ben Ammar et de Taoufik Jebali, qui ont changé, d’après moi, le paysage théâtral tunisien.
Performances : Les étoiles brilleront dans le ciel de Halfaouine
Donnez votre avis