La directive de l’Organisation maritime internationale (OMI) relative à la baisse de la teneur en soufre des fumées issues du fuel de soute, de 3,5 m/m à 0,5% m/m, dans toutes les mers à partir de janvier 2020, risque de peser lourd sur la Compagnie tunisienne de navigation (CTN) et les entreprises exportatrices tunisiennes.
Par Amina Mkada
Cette nouvelle réglementation obligera, en effet, l’ensemble des compagnies maritimes dans le monde, y compris la CTN, dont la situation financière est loin d’être au beau fixe, à réduire de manière drastique leurs émissions de soufre, en utilisant un fuel-oil conforme à la limite de 0,50 % m/m teneur en soufre du fuel-oil utilisé par les navires.
Les émissions d’oxydes de soufre (SOx) présentent des risques majeurs pour la santé humaine et l’environnement. La consommation de carburants soufrés par les navires constitue une des sources de ces émissions.
La décision a été prise sous l’égide de l’OMI lors de la 70e réunion du Comité pour la protection de l’environnement marin (MEPC), en octobre 2016. Le nouveau seuil de la teneur en soufre des carburants, fixé par l’annexe VI de la convention de Marpol à 0,5% m/m s’inscrit dans ce contexte, et concerne toutes les mers du monde.
Les nouveaux combustibles seront inévitablement plus chers
La question qu’on se pose, actuellement, concerne la capacité des entreprises exportatrices notamment, dont les Tunisiennes évidemment, à supporter les sur-coûts qui peuvent découler de l’utilisation de nouveaux combustibles, lesquels seraient inévitablement plus chers.
Des investissements nécessaires à l’adaptation des navires, ajoutés à une hausse non négligeable de la facture des combustibles marins en 2020, pèseront lourd sur le budget de la CTN. D’ailleurs, quelles dispositions ont été prises par notre compagnie nationale pour se conformer à cette directive ?
Le surcoût sera répercuté sur le taux de fret de la chaîne logistique
Selon certaines estimations la différence de coût dans le conteneur, pourrait atteindre 15 milliards de dollars. Les armateurs annoncent que cela fera l’objet d’une répercussion sur le taux de fret de la chaîne logistique.
OMI propose quelques solutions: pour limiter la quantité de substances polluantes qu’ils rejettent dans l’atmosphère, certains navires se dotent, par exemple, de dispositifs d’épuration des gaz d’échappement, également appelés «épurateurs». Les navires peuvent aussi s’équiper de moteurs, qui utilisent différents combustibles, ayant une teneur en soufre très faible, voire nulle, comme le gaz naturel liquéfié ou les biocarburants.
L’OMI est l’institution spécialisée des Nations Unies, chargée d’assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes, et de prévenir la pollution des mers par les navires.
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