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Mohamed Abbou : «Nous voulons un Etat de droit et Ennahdha n’en veut pas»

A l’annonce des résultats des législatives, en octobre dernier, certains dirigeants d’Attayar, dont son secrétaire général, Mohamed Abbou, avaient évoqué la possibilité de soutenir le gouvernement d’Ennahdha, sans pour autant y participer, en lui accordant partiellement la confiance du bloc parlementaire du parti, et ce afin de ne pas constituer un obstacle à la continuité de l’Etat. Cette possibilité n’est plus d’actualité aujourd’hui.

C’est ce qui a été affirmé par Mohamed Abbou, ce mercredi 8 janvier 2020, sur les ondes de Mosaïque FM, et ce malgré la rencontre qui le réunira, ce soir, avec Habib Jemli, chef du gouvernement désigné par Ennahdha.

Cette hypothèse entrait dans le cadre de «l’instauration de la démocratie» et avait pour objectif d’éviter de faire perdre du temps au pays, a expliqué le politicien, assurant que 2 mois plus tard, la question n’a plus lieu d’être, «parce qu’ils [les Nahdhaouis] ont finalement gaspillé le temps, eux-mêmes En plus des réserves qu’on éprouve vis-à-vis de ce gouvernement, qui a dépassé toutes les attentes en termes de médiocrité», a-t-il déploré.

Mohamed Abbou a, par ailleurs, indiqué, que pour lui, il est préférable que le gouvernement ne passe pas, estimant qu’il y a certaines personnalités ministérielles proposées (qu’il s’est abstenu de nommer) qui «n’ont aucun rapport avec l’intérêt général du pays» et dont la nomination vise plutôt à «assurer certains intérêts personnels».

L’avocat a précisé, sur un autre plan, que, selon ses propres informations, le président de la république, Kaïs Saïed, voulait que le gouvernement Jemli passe et qu’il n’avait, jusque-là, pas spécialement la volonté d’en arriver au «gouvernement du président», une hypothèse devenue aujourd’hui assez probable au vu des difficultés que trouve Ennahdha à convaincre les différents blocs parlementaires d’accorder leur confiance au gouvernement Jemli.

Revenant sur les accusations des dirigeants du mouvement islamiste, selon lesquelles Attayar a été décevant et qu’il a entravé le processus de formation du gouvernement, Mohamed Abbou a souligné qu’Ennahdha «doit arrêter d’induire les gens en erreur», assurant que ce parti voulait une personne obéissante à la tête du ministère de l’Intérieur…

«Nous avons refusé cela, parce que pour nous, il s’agit d’une ligne rouge, et après tout, nous ne sommes engagés sur rien avec ce parti. Nous voulons un Etat de droit et Ennahdha ne veut pas de cela», a-t-il poursuivi, estimant, d’autre part que ce mouvement veut impliquer Attayar dans ses conflits internes.

Rappelons que la plénière consacrée au vote de confiance au gouvernement de Habib Jemli aura lieu ce vendredi, 10 janvier.

C. B. Y.

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