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Qui gouverne la Tunisie, Kaïs Saïed ou Tarek Haddad ?

C’est à ne plus rien comprendre! On ne sait plus si c’est Kaïs Saïed qui gouverne la Tunisie ou bien l’agitateur hors-la-loi Tarek Haddad qui bloque la production pétrolière et gazière dans le sud du pays depuis le 16 juillet dernier, soit plus de deux mois, prétextant que le pétrole et le gaz appartiendraient à Tataouine et l’Etat le laisse faire. Or non seulement ce pétrole et ce gaz n’appartiennent pas à Tataouine, mais à la Tunisie tout entière, mais en plus le blocus imposé par le sieur Haddad est un crime contre «flous echaab» (l’argent du peuple), si cher à M. Saïed. Décryptage.

Par Imed Bahri

Il est des idées reçus et des clichés fallacieux qui à force d’être rabâchés par des ignorants ou des manipulateurs (ou les deux en même temps) finissent par devenir une «vérité» que personne – par souci de politiquement correct mais aussi de lâcheté – n’ose démentir comme cette histoire ou cette fable de «pétrole de Tataouine» avec laquelle une poignée d’agitateurs peu innocents menée par le dénommé Tarek Haddad ne cessent de nous rabâcher depuis des années. Et bien non ce pétrole n’appartient pas à Tataouine.

Non, le pétrole n’appartient pas à Tataouine

Le pétrole et le gaz que les agitateurs d’El-Kamour prétendent avec la plus grande mauvaise foi du monde qu’ils appartiendraient à leur région et donc à eux-mêmes est une farce. D’abord, ces ressources ne se trouvent pas dans la ville de Tataouine qui a donné son nom au gouvernorat dans lequel elle se trouve ou dans ses environs, elles se trouvent très loin de là, à plus de 258 kilomètres, à El-Borma plus exactement, soit presque la distance entre Tunis et Sfax (267 kilomètres).

Par conséquent, géographiquement et territorialement, ce pétrole n’appartient pas aux habitants de Tataouine ni de près ni de loin. Ce n’est qu’un découpage administratif opéré par l’Etat central que ces agitateurs hors-la-loi détestent, qu’ils haïssent et qu’ils adorent vilipender du matin au soir.

Si demain, un nouveau découpage administratif est opéré et un 25e gouvernorat est créé, tout le pétrole et tout le gaz seront hors de Tataouine et l’agitateur Tarek Haddad et sa smala seront mis hors-jeu. Ce fieffé bonimenteur et démagogue avéré est donc un manipulateur professionnel mais dont notre État et son chef ont peur alors qu’il a tout à fait tort, qu’il réclame une chose qui ne lui appartient pas et dont l’action de sabotage mérite une bonne sanction pénale. D’autant plus que ce qu’il fait est triplement illégal.

Ce malfaiteur et ses camarades se sont introduits illégalement dans une zone militaire, ont bloqué la production pétrolière et gazière et menacent tous les jours l’Etat. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, ils semblent intouchables et Kaïs Saïed fait d’énormes efforts pour ne pas les voir ni les entendre : il regarde ailleurs et guerroie contre des moulins à vent…

Mais qui gouverne donc en Tunisie? Kaïs Saïed ou Tarek Haddad? Peut-être le deuxième.

Le pétrole, c’est «flous echaab» et Haddad n’a pas le droit d’en empêcher l’exploitation

Autre vérité, en Tunisie, vous pouvez acquérir ce qui est sur le sol mais ce qui dans le sous-sol appartient automatiquement à l’Etat et donc au peuple tunisien en entier (à tous les Tunisiens), à la collectivité nationale. C’est ce qui est consacré par la législation tunisienne car si on s’amuse à faire des richesses de chaque gouvernorat la propriété de ceux qui y habitent, il n’y aura plus d’Etat. Le professeur de droit public et encore plus de droit constitutionnel Kaïs Saïed le sait très bien mais il laisse faire hélas alors qu’il connaît ces règles et que son rôle de chef d’Etat et de magistrat suprême est de les expliquer et de les faire admettre voire imposer par la force publique. Pourquoi donc ne le fait-il pas ? Va-t-on nous adresser à un chef d’Etat étranger pour lui demander de protéger nos territoires et nos richesses ?

Kaïs Saïed qui adore (et c’est euphémisme) le mot sacré de «echaab» (peuple) et qui adore encore plus parler de «flous échaab» (l’argent du peuple) ne cesse de parler des fonds spoliés et déposés à l’étranger mais «flous échaab» bloqué par cet agitateur Tarek Haddad, Saïed fait semblant de ne pas en avoir connaissance. L’argent du pétrole et du gaz sont des milliards qui entrent chaque année dans les caisses de l’Etat, qui alimentent son budget et qui financent les salaires, les pensions de retraite, les écoles, les hôpitaux, les dispensaires, les universités, les routes, etc. En bloquant la production pétrolière et gazière, les hors-la-loi d’El-Kamour bloquent privent le peuple de son argent car sans ces recettes évaporées dans le ciel du désert, l’Etat sera ruiné et le peuple ne pourra plus recevoir ses salaires et ses pensions de retraite, et à cause de l’agitateur Tarek Haddad, le peuple tunisien ne mangera plus à sa faim.

Le pétrole et le gaz du sud appartiennent à l’ensemble de la collectivité nationale et ni l’agitateur Tarek Haddad ni personne n’a le droit de priver le peuple de son argent.

Saïed mène la Tunisie droit dans le mur, en klaxonnant

Kaïs Saïed, avec son logiciel populiste très particulier, croit qu’en donnant l’ordre d’expulser les agitateurs d’El-Kamour et de mettre fin à la paralysie du secteur pétrolier et gazier, il se range du côté des multinationales et contre le peuple. Mais ce juriste dépourvu de toute culture économique, se trompe totalement et, au contraire, en laissant les agitateurs paralyser la production pétrolière et gazière, il se range du côté des hors-la-loi et prive ainsi le peuple tunisien de ses rentrées d’argent qu’il perçoit sous forme de salaires et de pensions de retraite.

Le président doit reformater son disque dur et le mettre à jour car s’il continue à tolérer ces actes de sabotage qui ont trop duré et bien, comme l’a si bien écrit un lecteur de Kapitalis dans un commentaire, «ce Kaïs Saïed, par son inconscience, mène notre pays droit dans le mur, en klaxonnant, selon une formule chère au député maire d’Issy-Les-Moulineaux, André Santini».

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