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France : un Tunisien condamné pour avoir crié «Allah Akbar» dans un hypermarché

Ceux qui s’amuseraient à crier «Allah Akbar» dans un lieu public en France sont prévenus : un homme de 52 ans d’origine tunisienne, qui avait provoqué un mouvement de panique dans un hypermarché en criant «Allah Akbar», a été condamné, lundi 20 décembre 2021, à huit mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Saint-Etienne.

Le quinquagénaire, résidant dans la région stéphanoise, a également été condamné à 750 euros d’amende et deux années d’inéligibilité. Son comparse de 38 ans, poursuivi pour les mêmes faits, a été relaxé.

Les faits remontent au dimanche 7 juin en fin de matinée, les deux musulmans appartenant à la mouvance rigoriste Tabligh, dont la tenue et le comportement avaient attiré l’attention du service de sécurité, déambulaient depuis une trentaine de minutes lorsque le plus âgé s’est agenouillé dans une allée, récitant des versets du Coran en levant les bras et criant à trois reprises «Allah Akbar».

Quelle mouche la piquer pour prier ou mimer une prière dans un temple de la consommation fréquenté par une foule de gens chez qui le cri d’«Allah Akbar» rappelle des moments terribles, au risque de provoquer un mouvement de panique et de se voir poursuivi et condamné par une justice profane, en attendant la récompense divine dans l’au-delà. Ce jour-là, un client du supermarché était tellement effrayé qu’il avait fait une chute lui occasionnant une fracture à l’épaule. Et pour compléter ce film d’horreur, le magasin avait été évacué par le personnel, qui avait appelé la police.

Comparu, le 29 novembre, le plus âgé des deux suspects avait soutenu à la barre qu’il s’était réjoui «que des églises du nord de la France rouvrent leurs portes» après les restrictions sanitaires liées au Covid-19. «Ma prière dans le magasin a été une réaction émotionnelle qui venait du cœur. J’étais en extase, c’était une invocation pas un cri de guerre», avait ajouté l’homme d’origine tunisienne, à la barbe fournie. Une explication qui en dit plus sur la stupidité (ou la fourberie) de l’homme qu’elle n’en dit sur sa ferveur religieuses dont il a cru pouvoir émouvoir les juges qui ne se sont pas laissé conter.

Le quinquagénaire, qui n’est pas à son coup d’essai, avait déjà provoqué un mouvement de panique et l’évacuation d’une église à Lyon en décembre 2016 lors d’une cérémonie d’obsèques. Il fallait mettre fin à ses accès de religiosité et les juges n’ont pas manqué de lui rappeler qu’il vit dans un pays laïc. S’en rappellera-t-il ? Avec ces gens-là, on a peur que non.

I. B.

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