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Tunisie : les appels à la dissolution du Conseil de la magistrature se multiplient

La présidente de l’observatoire Tunisiens pour une justice équitable, Wafa Chedly, a estimé que les récents communiqués du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) constituent une grave rébellion contre l’Etat, ce qui nécessite son émancipation des partis politiques qui y sont représentés, selon ses termes.

Mme Chedly, qui intervenait lors d’un colloque, samedi 8 janvier 2022, à la Fondation Temimi pour la recherche et l’information sur «La réforme judiciaire après la révolution», a appelé le président Kaïs Saïd à dissoudre le CSM et à promulguer des décrets pour réformer le système judiciaire.

La présidente de l’observatoire Tunisiens pour une justice équitable a également appelé à dévoiler le sort des fonds alloués à l’amélioration du système judiciaire et de l’infrastructure des tribunaux, y compris la numérisation de ses services.

Ces déclarations sont faites en pleine polémique opposant le président de la république Kaïs Saïed au CSM qu’il accuse de freiner le processus de réforme du système judiciaire et de couvrir les magistrats soupçonnés de corruption et d’allégeance aux partis politiques, et notamment au parti islamiste Ennahdha. Elles interviennent aussi dans le cadre d’un mouvement populaire pour exiger la dissolution du CSM, devenu un obstacle à la lutte contre la corruption et, son corollaire, le terrorisme.

Henda Belhaj Ali, membre de l’observatoire Tunisiens pour une justice équitable, a révélé, de son côté, qu’un mouvement national était en train d’être constitué pour demander la dissolution du CSM. Une marche en ce sens aura lieu le vendredi 14 janvier 2022, a-t-elle affirmé.

Mme Belhaj Ali a souligné que tous les Tunisiens sont concernés par la réforme du système judiciaire qui est contrôlé par un groupe de magistrats, selon ses termes, ajoutant que la bataille pour la justice est un moment charnière dans la transition démocratique en Tunisie.

Dans le cas où le président de la république ne prendrait pas la décision de le dissoudre le CSM, le mouvement de protestation du 14 janvier pourrait se transformer en un sit-in devant le siège du CSM, a-t-elle aussi averti.

I. B.

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