Le président Jefferson et l’iftar en l’honneur de son invité tunisien


Le secrétaire d’Etat américain Antony J. Blinken a organisé, le 26 mai 2022, à Washington DC., et pour la première fois dans l’histoire du Département d’Etat, une réception à l’occasion de l’Aïd El-Fitr, au cours de laquelle il a rappelé un épisode méconnue des relations entre Washington et Tunis, et qui remontent à deux siècles.

D’habitude, les présidents américains limitent leur contribution à la fête musulmane de l’Aid El-Fitr à une note à la presse félicitant les musulmans à cette occasion. Les ambassadeurs américains dans les pays musulmans organisent, de leur côté, un dîner d’iftar pendant le mois de ramadan.

Cette fois-ci, en organisant une réception à l’occasion de l’Aid El-Fitr, les responsables américains ont voulu par cette reconnaissance que leur gouvernement reflète mieux la diversité de la société américaine, où beaucoup de citoyens sont de culte musulman.

Rappelons dans ce contexte que l’islam est la troisième religion aux États-Unis après le christianisme et le judaïsme. Elle rassemble environ 3,3 millions de personnes en 2016, soit environ 1% de la population totale du pays.

Dans son discours prononcé à cette occasion, Antony J. Blinken a tenu à rappeler un épisode méconnu des relations entre les Etats-Unis et le monde musulman et, plus précisément, entre Washington et Tunis, dont les relations diplomatiques ont été nouées à la fin du XVIIIe siècle, au lendemain de l’indépendance des Etats-Unis.

«Le président Jefferson a accueilli le tout premier iftar de la Maison Blanche il y a plus de deux siècles, quand, une nuit, il a demandé que le dîner soit servi précisément au coucher du soleil parce qu’il savait que son invité, l’envoyé tunisien aux États-Unis, observait le ramadan. Voilà jusqu’où cela remonte», a rappelé le secrétaire d’Etat américain. Et d’ajouter : «Soutenir la liberté religieuse n’est pas seulement l’une de nos valeurs les plus profondes. Elle est aussi, comme notre diversité, absolument essentielle à notre sécurité nationale. Nous savons que lorsque des personnes sont victimes de discrimination en raison de leurs croyances religieuses – que ce soit dans leur éducation, dans leur carrière, dans toute autre partie de leur vie – elles ne peuvent pas apporter leur pleine contribution au succès de leurs communautés, des pays entiers se dégradent. Et lorsque les gouvernements violent ce droit humain fondamental, cela allume des tensions, sème la division, ce qui peut – et c’est souvent le cas – conduire à la violence, au conflit, à des sociétés moins stables.»

I. B.

Vidéo du discours de Blinken.

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