Tunisie : Nejib Chebbi ne désespère pas de l’UGTT

Tout en démentant avoir évoqué la possibilité de constituer un gouvernement de salut national, entre les membres du Front du salut national, l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) et l’Association des magistrats tunisiens (AMT), Ahmed Nejib Chebbi, coordinateur du FSN, n’écarte pas la possibilité d’unir les efforts de tous ceux qui s’opposent à la dérive autoritaires du président de la république Kaïs Saïed, y compris l’UGTT.

Le président du conseil politique du parti Amal, allié à Ennahdha, à la coalition Al-Karama et au mouvement Citoyens contre le coup d’Etat au sein du FSN, qui parlait lors d’un meeting à Gafsa, dimanche 5 juin 2022, a démenti cette déclaration qui lui a été attribuée par les médias, ajoutant qu’elle n’a pas été correctement rapportée, qu’elle n’a pas été faite par lui et qu’elle a été diffusée par erreur, probablement «de bonne foi».

Quelqu’un a-t-il compris quelque chose à ce démenti qui a ressemble beaucoup à une confirmation ?

En fait, M. Chebbi était peut-être allé trop vite en besogne et a oublié que l’UGTT compte deux irréductibles adversaires parmi ses amis actuels : Ennahdha et Al-Karama. Aussi a-t-il cru se rattraper en expliquant que toute coordination avec la centrale syndicale ou toute autre partie extérieure au FSN n’a pas encore mûri (sic!) en raison des réserves exprimées par les parties les unes envers les autres, soulignant que «les exigences de l’avenir requièrent l’unification des efforts de tous» pour pour sortir de la crise.

Traduire , le rapprochement avec l’UGTT a seulement besoin de… «mûrir». D’autant que la centrale syndicale ne cesse de s’éloigner du pouvoir actuel incarné par le président Saïed et qu’à un moment ou un autre, elle se retrouverait dans une alliance objective avec le FSN. Et des négociations pourraient alors être engagées avec ses dirigeants pour une alliance de conjoncture.

Le rêve est toujours permis pour cet grand frustré du pouvoir qui paierait très cher pour dormir une seule nuit au Palais de Carthage.

I. B. 

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