Tunisie : Abir Moussi dénonce l’ingérence des puissances occidentales

Abir Moussi et le Parti destourien libre (PDL) n’apprécient pas la multiplication des rencontres entre les représentants des puissances étrangères avec les dirigeants du parti Ennahdha et de ses alliés ou obligés rassemblés au sein du Front du salut national (FSN), et y voient une insupportable ingérence dans les choix du peuple tunisien.

Dans un communiqué publié jeudi 16 juin 2022, le PDL a condamné «l’implication de certaines grandes puissances internationales dans le processus de réhabilitation du système de l’échec et de recyclage des déchets politiques que le peuple tunisien a vomis et exigé leur départ il y a déjà des années, à travers la rencontre de représentants de missions diplomatiques et de délégations étrangères avec les membres du soi-disant du Front du Salut, qui n’a aucune existence légale et n’est pas soumis aux dispositions de la législation en vigueur en matière d’organisation des partis et des associations, et qui inclue parmi ses composantes la branche de Tunis de l’organisation des Frères musulmans, laquelle a commis des crimes contre la patrie, à travers ses bras armés. Ce qui est considéré comme une atteinte aux règles diplomatiques qui supposent que les représentants des pays communiquent avec des organisations, des structures et des institutions constituées sur une base et respectant le système international des droits humains, et en particulier les droits des femmes.»

Le PDL a aussi indiqué avoir été «témoin de déviations par rapport aux revendications populaires et d’une honteuse exploitation de la colère populaire, utilisée comme prétexte à l’activation de l’article 80 de la Constitution pour prendre le contrôle de tous les rouages de l’État, changer les règles du jeu politique et juridique, dans des chambres obscurité et en l’absence des institutions élues, atteindre le droit à la citoyenneté et adopter des mesures douloureuses présentées comme un programme de réforme, tout en permettant aux forces du takfir et de la violence de se repositionner, se recycler et se cacher au sein du Front du salut, tout en sollicitant la protection des puissances extérieures.»

Le PDL appelle les Etats étrangers à «respecter la volonté du peuple tunisien, qui s’est décidé, a exprimé son rejet du pouvoir des obscurantistes et de toute forme d’entente avec eux», et annonce sa volonté de «se débarrasser des organisations affiliées aux cheikhs du terrorisme dans le monde et chargées de porter atteinte à la sécurité nationale tunisienne, de mettre l’Etat à genoux, et de le vendre aux enchères sur le marché des axes régionaux et mondiaux», selon le texte du communiqué.

Le PDL a réitéré «son adhésion à l’État de droit et des institutions, son rejet catégorique de toute atteinte à la souveraineté populaire, son engagement à affronter les tentatives visant à réhabiliter le  »printemps du désastre » (allusion au printemps arabe, Ndlr), et son engagement à se tenir aux côtés des citoyens pour atteindre leurs revendications légitimes d’une vie décente dans un État civil moderne où il n’y a pas de place pour les forces de l’extrémisme et de la réaction.»

Les puissances étrangères pointées par le PDL sont surtout les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

I. B.

 

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