Elyes Khedira, président de l’Association de sauvegarde d’Hammamet, a lancé un appel au ministère des Affaires culturelles et à l’Institut national du patrimoine pour une intervention urgente afin de restaurer l’ancien fort (ou kasbah) de cette ville touristique, qui abrite la vieille médina, avec ses ruelles rutilantes et ses maisons authentiques.
Khedira a confirmé au correspondant de Mosaïque à Nabeul que des pierres ont commencé à tomber des remparts, qui sont battus par les vagues à longueur d’année, la mer gagnant des pans du littoral du golfe de Hammamet.
Les murailles qui s’effritent et les pierres qui tombent représentent une menace pour la vie des habitants et des touristes se rendant dans ce lieu très visité, hiver comme été.
Le fort de Hammamet est l’une des nombreuses fortifications militaires disséminées le long de la côte tunisienne pour défendre le littoral. Construit au IXe siècle par les Aghlabides, il a été restauré à plusieurs reprises au Moyen Age pour faire face à d’incessantes attaques de pirates. Vers 1463, sous le règne du prince Hafside Othman, la kasbah a été restaurée et agrandie pour servir de résidence au gouverneur de la ville.
À la fin du XVIe siècle, les Ottomans se sont emparés de la petite ville et ont modifié la kasbah dans le but de l’adapter pour accueillir les armes à feu. Après avoir, dans un premier temps, relégué la population hammamétoise au second plan, les Turcs se sont mariés à des hammametoises, donnant naissance aux Kouroughlis nés de mariages mixtes.
Au 19e siècle, on a installé dans le fort une vingtaine de canons de gros calibres et le monument a été transformé en caserne après l’établissement du protectorat français en Tunisie en 1881.
Le fort constitue aujourd’hui une attraction touristique avec ses musées, magasins d’artisanat, galeries d’art, cafés et restaurants pittoresques.
I. B.
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