Le président de la Chambre nationale de l’industrie pharmaceutique (Cnip), Tarek Hammami, a exprimé son regret que la Tunisie n’ait pas été choisie pour abriter le siège de l’Agence africaine du médicament, alors que notre pays est l’un des pionniers dans le continent en matière de fabrication des médicaments.
M. Hammami, qui intervenait aujourd’hui, lundi 18 juillet 2022, sur Shems FM, a expliqué que cette décision a été un choc pour lui et ses collègues et que la principale raison de l’échec c’est l’inexistence d’une agence du médicament en Tunisie, appelant à accélérer la mise en place de cette institution et à mettre en œuvre, à cet effet, les réformes nécessaires dans les plus brefs délais.
La situation politique difficile en Tunisie a été aussi l’une des causes ayant écarté notre pays de la course pour abriter le siège de l’Agence africaine des médicaments, a aussi expliqué M. Hammami, même si, a-t-il admis, le ministère de la Santé n’avait ménagé aucun effort dans cette affaire.
Le président de la Cnip a indiqué que l’accueil de cette instance continentale par la Tunisie aurait renforcé la confiance dans les médicaments fabriqués en Tunisie et leur aurait aussi ouvert de nouvelles perspectives d’exportation en Afrique.
Rappelons que trois pays étaient en lice pour accueillir l’agence : la Tunisie, l’Algérie et le Rwanda. Des trois pays, c’est la Tunisie qui possède l’industrie pharmaceutique la plus développée. C’est pourtant le Rwanda qui a été choisi, un pays dirigé par un président autoritaire, mais un pays stable et plutôt bien gouverné. L’Algérie est venue à la seconde place et la Tunisie en dernier.
L’autre cause de ce nouvel échec tunisien que M. Hammami semble avoir perdu de vue, à moins qu’il n’ait préféré observer un devoir de réserve à ce propos, c’est la faiblesse notoire de la diplomatie tunisienne actuelle, que traduit la quasi-absence des compétences tunisiennes à la tête des organismes régionaux et internationaux.
Avec un président de la république «plus casanier que lui tu meurs», un ministre des Affaires étrangères «doucement le matin, pas trop vite le soir» et des ambassadeurs réduits au statut de fonctionnaires, on ne peut pas s’attendre à des miracles.
I. B.
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