Selon Moktar Lamari , économiste tunisien enseignant au Canada, l’issue des deux semaines de négociations avec une délégation du Fonds monétaire international (FMI), qui sera connue cette semaine, pourrait être l’annonce d’un nouvel accord, le 12e depuis l’indépendance de notre pays et le 4e en onze ans.
Dans ce cas, on parlera de «fumée blanche», perspective qui sera très bénéfique pour le président de la république Kaïs Saïed, dix jours avant le référendum du 25 juillet sur la nouvelle constitution, qu’il cherche à transformer en plébiscite pour sa personne.
Sinon, ce sera la «fumée est noire», c’est-à-dire «l’annonce que les discussions avec les autorités tunisiennes continuent dans une ambiance amicale, et patati et patata… Et les économistes du sérail déblatéreront, chacun sa sauce… et l’à peu près pour tous!», écrit Moktar Lamari dans un post publié dimanche 17 juillet 2022 sur le groupe facebook Economics for Tunisia. «Ce sera alors un signal fort de la faillite de l’Etat tunisien et cela n’arrangera pas les pays voisins, dans le contexte d’une guerre fratricide aux frontières de l’Europe », analyse Moktar Lamari.
«Si par malheur, la fumée est noire… cela indiquerait que les discussions n’ont pas été concluantes, contrairement à la fumée blanche qui signifie qu’un accord au niveau du staff est acquis. Le tout tombe dans un climat estival pas si festif que cela… caniculaire et abrasif sur le plan politique», ajoute M. Lamari, qui estime qu’une «fumée blanche», qui semble la plus probable, signifierait un appui politique au président Kaïs Saïed, ce qui ne manquerait pas d’embarrasser le FMI, dont les négociateurs partagent les inquiétudes de nombreux Tunisiens sur la dérive autoritaire d’un président de la république qui a toujours cherché à se désolidariser du programme de réformes économiques présenté par son gouvernement lors des négociations.
«Le FMI n’est pas à sa première bourde en Tunisie. Le risque moral est probable!», conclut Moktar Lamari.
I. B.
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