Ticad 8 : les milliards commencent à pleuvoir sur la Tunisie !

A quelques jours de l’ouverture de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad), qui se tiendra, les 27 et 28 août 2022, à Tunis, les milliards commencent à pleuvoir de partout sur la Tunisie, comme souvent lors de ce genre de conclaves, mais en verra-t-on un jour la couleur ? Notre scepticisme est fondé sur l’expérience…

Près de 81 projets d’investissement d’une valeur de 2,7 milliards de dollars (environ 8,5 milliards de dinars) seront présentés par le secteur privé tunisien aux investisseurs africains et japonais, lors de la Ticad 8.

Inscrits par la Chambre de commerce et d’industrie tuniso-japonaise (CCITJ) dans le cadre d’un livre blanc, ces projets permettront la création de 35 750 emplois. On vous laisse apprécier la trop grande précision de ce chiffre, mais ne rompons pas le charme et faisons en sorte d’y croire le temps de deux journées de palabres.  Tout en espérant que les projets présentés trouverons des partenaires crédibles et des financements conséquents pour voir le jour. Notre pays, où l’investissement ne cesse de piquer du nez depuis 2011, y gagnera sans doute beaucoup.

Identifier de potentiels partenaires

Composé de 128 pages, le livre blanc en question constitue un document de référence pour les partenaires japonais et africains, a indiqué le président de de la CCITJ, Hedi Ben Abbes, au cours d’une conférence de presse tenue lundi 22 août. Il comporte des fiches projets sectoriels susceptibles d’intéresser les investisseurs japonais et africains en vue d’établir des partenariats et de favoriser un éventuel financement, a-t-il expliqué.

Ce livre porte sur des projets qui ont été notamment proposés par des entreprises en phase de croissance, outre de nouveaux projets et d’autres déjà mis en place et qui cherchent à se développer ou à identifier de potentiels partenaires.

La concrétisation de ces projets devra s’inscrire dans le cadre d’un partenariat triangulaire Japon-Tunisie-Autres pays africains dans des secteurs à hautes valeurs ajoutées, a souligné M. Ben Abbes.

Il s’agit des secteurs de l’économie verte et bleue (21 projets), du secteur digital, de l’intelligence artificielle et technologies de l’espace (20), la pharmacie et la médecine (17), l’industrie 4.0 (12), l’infrastructure et la logistique (9) et la finance (2).

Cibler les secteurs technologiques

M. Ben Abbes a rappelé que l’élaboration de ce livre a été entamée en décembre 2020, avant la publication d’une première version, le 19 mai dernier, comportant 31 projets d’une valeur de 300 millions de dollars.

Au départ, la chambre a reçu 225 propositions de projets pour enfin retenir 81 dont 75% comportent une composante digitale et l’intelligence artificielle, a-t-il relevé, tout en faisant savoir que la chambre distribuera, au cours de la Ticad, 4000 copies du livre, outre la version numérique qui sera publiée, sur le portail électronique de la CCITJ.

De son côté, l’ambassadeur du Japon en Tunisie, Shinsuke Shimizu a rappelé que le premier ministre japonais, Fumio Kishida n’assistera pas à la Ticad vu qu’il a été testé dimanche positif au Covid-19. Mais M. Kishida participera à cet événement en ligne, a-t-il annoncé, précisant que le chef de la diplomatie japonaise présidera la délégation de son pays qui se rendra à Tunis.

La Tunisie, deuxième pays africain à organiser cet événement après le Kenya, en 2016, avait obtenu l’accord d’accueillir la Ticad 8, à l’issue de la 33e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA) tenue, les 9 et 10 février 2020, à Addis-Abeba, en Ethiopie.

La Ticad 7 a été organisée, en 2019, dans la ville de Yokohama dans la capitale japonaise Tokyo, en présence de plus de 10.000 participants, dont 42 dirigeants africains de 53 pays du continent, 52 pays partenaires au développement, 108 chefs d’organisations internationales et régionales et des représentants de la société civile et du secteur privé.

I. B. (avec Tap).  

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