Tunisie : le port en eau profonde d’Enfidha sera-t-il un jour opérationnel ?  

Le projet de port en eau profonde à Enfidha, on en parle depuis le début des années 2000, et vingt ans après, on n’en n’a même pas mis la première pierre. Plusieurs autres projets du même genre ont vu le jour entre-temps aux quatre coins du monde. Morale de l’histoire : si on parlait moins et on agissait plus, la situation en Tunisie serait moins catastrophique qu’elle l’est aujourd’hui. (Illustration : il y a le plan et la maquette, on peut s’en contenter pour le moment!)

Aussi quand Rabie Majidi, le ministre des Transports, annonce que la société qui réalisera la première phase du projet de port en eau profonde à Enfidha et dans la zone logistique voisine sera annoncée en octobre, on a du mal à le croire. Et pour cause : les effets d’annonce tenant lieu de réalisations, on en a vraiment ras-le-bol, nous autres journalistes, qui sommes obligés souvent de rapporter des mensonges. Et puis, même si cela se confirmait, ce serait simplement «l’annonce du nom de la société qui réalisera la première phase du projet» et il se passera une décennie ou deux avant que ledit projet ne verra vraiment le jour et deux décennies ou trois avant que l’on commence à en recueillir les fruits.   

M. Majidi a déclaré à l’agence Tap, en marge de la deuxième édition du salon international de l’aérospatiale et de la défense IADE Tunisia qui se tient du 12 au 16 octobre 2022 à l’aéroport international Enfidha-Hammamet, que trois offres proposées par trois groupes de grandes entreprises internationales spécialisées dans les constructions portuaires ont été retenues, indiquant que son département examine et étudie actuellement les offres avec l’appui d’un bureau d’ingénierie spécialisé dans le tri des offres d’un point de vue technique, en plus de coordonner avec les parties compétentes afin d’évaluer les offres financières.

Majidi a précisé que la première phase concerne la construction d’un quai qui s’étend sur 1.200 mètres et pourra être prolongé de 800 mètres dans une seconde phase, rappelant que le port en eau profonde sera construit sur une superficie de 3.000 hectares et comprend le port (1.000 hectares) et la zone logistique (2.000 hectares), et ajoutant que le projet favorisera les opportunités économiques au profit des régions du centre, du Sahel et des gouvernorats voisins, en plus de créer plus de 52 000 emplois.

La zone logistique, a-t-il ajouté, permettra la création de nouvelles zones industrielles et de zones franches favorisant l’emploi des diplômés universitaires et autres demandeurs d’emploi.

En attendant de voir ce projet enfin réalisé et opérationnel, on aura beaucoup de temps pour en rêver et blablater à son sujet, et une dizaine de ministres du Transport pourront le sortir des tiroirs pour en parler comme… leur mégaprojet… toujours à venir!

I. B.

 

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