Tunisie : la FTDJ met en garde contre la limitation de la liberté de la presse

La Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ) a mis en garde contre une détérioration sans précédent de la situation de la liberté de la presse et de l’édition, qui indique «une chute dans le labyrinthe de l’opinion unilatérale et de la criminalisation de toute opinion divergente».

Dans un communiqué publié aujourd’hui, vendredi 6 janvier 2023, la FTDJ a critiqué le recours au décret n° 54 pour poursuivre les journalistes, directeurs d’entreprises de presse et autres qui contribuent par leurs opinions à enrichir le contenu médiatique, alors que des groupes pratiquant la diffamation sur les réseaux sociaux restent impunis, estime la FTDJ.

La FTDJ a mis en garde contre la détérioration des affaires des médias en tant que service public, notant que la communication entre le gouvernement et les médias est presque inexistante et que le gouvernement interagit avec certains médias et pas d’autres.

La Fédération des directeurs de journaux a aussi déploré l’indifférence des autorités à l’égard des intérêts des journalistes et de leurs entreprises en ne tranchant pas la question de la présidence de la Commission de la carte professionnelle.

La FTDJ a évoqué, également, les difficultés auxquelles font face de nombreuses entreprises, qui peuvent conduire certaines d’entre elles à cesser définitivement leur activité, en n’étant plus en mesure de remplir leurs obligations financières.

Elle a aussi dénoncé les graves atteintes portées aux journalistes et aux entreprises de presse par certaines parties qui diffusent des rumeurs complètement infondées comme celles relatives au soi-disant «don britannique», appelant tous ceux qui auraient des dossiers à ce sujet de les présenter à la justice, «afin d’assainir le secteur de toute corruption possible».

Tout en exprimant sa volonté de faire avancer le secteur loin des accusations arbitraires, la FTDJ a rappelé, à ce propos, les déclarations du président de la république, Kaïs Saïed, qui s’est attaqué à des analystes et des experts des médias, les qualifiant de mercenaires et les accusant d’avoir bénéficié d’un «don d’un montant de 40 milliards, versés par une société entre 2016/2017 à la présidence du gouvernement au nom de la réforme du secteur des médias.»

I. B.

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