Le gouvernement allemand s’exprime sur les récentes arrestations en Tunisie (Wolfgang Büchner)

Tout en appelant les autorités tunisiennes à respecter «l’indépendance de la justice» et «les règles de l’État de droit», le gouvernement allemand s’est dit «très inquiet des récentes arrestations de nombreux représentants de l’opposition, d’activistes et de journalistes en Tunisie».

Cité par l’AFP, Wolfgang Büchner porte-parole du gouvernement allemand a également souligné la nécessité d’appliquer «Les principes démocratiques de liberté d’expression et de la diversité politique, ainsi que de l’État de droit»,

La même source a également annoncé que son pays partage l’appel lancé par le Haut-Commissaire des Nations unies «pour le respect des règles de l’État de droit et de l’indépendance de la justice» en Tunisie.

Rappelons que depuis samedi dernier plusieurs personnalités ont été arrêtées, notamment l’activiste politique Khayam Turki, l’homme d’affaires Kamel Letaïef, l’avocat et activiste politique Lazhar Akremi et l’ancien dirigeant Ennhahdha Abdelhamid Jelassi. Ces derniers sont poursuivis dans une affaire de «complot contre la sûreté de l’État», pour laquelle le Pôle judiciaire antiterroriste a été chargé de mener les investigations. Leurs avocats, dénoncent pour leur part, un acharnement politique en évoquant des dossiers vides.

La police a également arrêté Noureddine Bhiri dirigeant du parti islamiste Ennahdha, qui a fait l’objet d’un mandat de dépôt émis avant-hier par le parquet du tribunal de première instance de Tunis, et ce, dans une autre affaire, qui serait liée, selon ses avocats à une déclaration médiatique. Bhiri fait, rappelons-le, l’objet de poursuites dans d’autres affaires qui sont en cours d’instruction, notamment pour octroi illégal de passeports et de la nationalité tunisienne à des étrangers, ou encore dans l’affaire des réseaux terroristes et dans laquelle d’autres dirigeants de son parti sont également poursuivis.

Le directeur général de Mosaïque FM Nourddine Boutar, a également été arrêté dans une autre affaire et dont la détention a été prolongée par le Pôle judiciaire économique et financier, sachant que son arrestation a été dénoncée par plusieurs associations et à leur tête le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), qui a pointé du doigt une pression sur les médias et une atteinte à la liberté de la presse, d’autant que ses avocats ont affirmé qu’il a été interrogé sur la ligne éditoriale de la radio.

Parmi les récentes arrestations, il y a aussi celles des juges révoqués Bechir Akrémi et Taieb Rached qui font l’objet de plusieurs suspicions : le premier est suspecté de manquement dans l’instruction des affaires d’assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi assassinés en 2013 par des extrémistes religieux, ainsi que dans l’affaire de l’attaque terroriste du Bardo (2015); quant au 2e, il fait l’objet de suspicions de corruption, notamment de blanchiment d’argent et de falsification.

Sachant que les deux anciens juges s’étaient, alors qu’ils étaient encore en poste, mutuellement accusés des faits précités, lors de déclarations médiatiques en 2020.

Y. N.

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