Le Maroc recourt aux technologies israéliennes de micro-irrigation

Netafim, géant israélien des technologies de micro-irrigation, présent au Maroc depuis 1994 sous l’appellation Regafim, a inauguré, jeudi 2 mars 2023, sa première usine en Afrique du Nord. Elle est située à Kénitra, au Maroc.

Israël et le Maroc font face au même problème : le stress hydrique. Pour y faire face, l’Etat hébreu a développé un savoir-faire et une technologie de pointe qui pourraient servir à toute la région d’Afrique du Nord et du Moyen Orient, laquelle est confrontée au même problème.

Peut-on raisonnablement reprocher au Maroc d’avoir très tôt cherché à bénéficier de ce savoir-faire et de cette technologie pour développer son agriculture qui en a vivement besoin ?

Honnêtement, et au-delà de toute considération idéologique ou politique, on serait tenté de répondre par la négative, surtout qu’aujourd’hui, nos pays sont confrontés au grave problème du stress hydrique qui va les obliger à réserver leurs rares ressources en eau pour étancher la soif de leurs populations, aux dépens de leurs agriculteurs qui ont de plus besoin d’irriguer leurs terres.     

Avec la nouvelle usine de Kénitra, dont s’établirait à 2,8 millions de dollars, la société israélo-mexicaine – Netafim ayant été rachetée à hauteur de 80% en 2017 par le groupe mexicain Mexichem – va donc accompagner le Maroc face aux défis du stress hydrique.

Netafim va produire directement au Maroc les «goutteurs» destinés à subvenir aux besoins du marché intérieur, dans un premier temps, puis d’étendre l’offre à l’international.

À terme, le projet devrait conduire à la création de 150 à 200 emplois au Maroc.

Gaby Miodownick, Ceo de Netafim, présent lors de l’inauguration la semaine dernière, a expliqué que «l’ouverture de cette usine est à la fois l’aboutissement de notre investissement de trente ans dans la région et une porte d’entrée vers une expansion future. Nous sommes fiers de soutenir le Plan Maroc vert défendu par le gouvernement pour réaliser le potentiel du paysage naturel et du climat diversifiés et riches du Maroc, avec des pratiques agricoles durables».

Lors de cette inauguration, Netafim a également officialisé la signature de partenariats avec des instituts publics marocains comme l’Institut national de la recherche agronomique et l’Institut agronomique et vétérinaire d’Agadir. Ces partenariats visent à promouvoir le partage des savoirs et «l’accompagnement du développement de l’écosystème local», selon le magazine marocain Telquel.

Pour ce qui est de la Tunisie, qui fait face au même problème de stress hydrique, qui s’aggrave d’année en année, rappelons que des membres de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) ont effectué, au milieu des années 1990, une mission en Israël où ils ont visité des fermes au cœur du désert du Néguev où poussent des oranges et des fraises. Cette mission n’a malheureusement pas été suivie de décisions courageuses pour lancer un partenariat bilatéral dans ce domaine, ne fut-ce qu’au niveau des instituts de recherche agronomiques. Qui a gagné, qui a perdu ?

I. B. (avec Times Of Israel).

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