La Tunisie et le «cauchemar du chômage endémique», selon Moktar Lamari 

Un rapport publié par le Fonds monétaire international (FMI), mardi 11 avril 2023, estime la croissance de la Tunisie en 2023 à seulement 1,3%, soit le tiers seulement de la moyenne des pays maghrébins.

Citant ce chiffre dans son blog sur Facebook, Economics for Tunisia, E4T, l’économiste Moktar Lamari, écrit, à partir de Washington, où il prend part aux réunions du printemps de la Banque mondiale et du FMI, parle d’une «terrible mauvaise nouvelle». Et pour cause : «Les estimations de la croissance économique en Tunisie restent faibles, très faibles pour espérer créer de l’emploi net pour les chômeurs en attente d’un emploi», ajoute-il.

Tout en rappelant qu’il faut généralement un taux de croissance minimum de 2,5% à 3% pour commencer à créer de l’emploi net (création dépassant le remplacement des départs à la retraite) et qu’en dessous de ces taux, l’économie fait du surplace, si elle ne détruit pas de l’emploi existant, l’économiste annonce une autre «terrible nouvelle» : les projections de la croissance du PIB réel en Tunisie vont se situer aux alentours de 2% en moyenne pour la décennie à venir.

«Aujourd’hui, en Tunisie, 15% de la population active est à la recherche d’un emploi, soit presque un demi million d’actifs, souvent jeunes et bien scolarisés. Et cette armée de réserve va augmenter à l’avenir, d’au moins 1,3% par an», écrit Moktar Lamari, en parlant du «cauchemar du chômage endémique» auquel notre pays va devoir faire face pour encore au moins une décennie.  

«Le gouvernement, les élus et les élites doivent trouver de nouvelles idées pour la traiter cette  préoccupante réalité avec sérieux, par des réformes majeures, par des investissements productifs et une vision stratégique cohérente, réaliste et éclairée par la recherche», au risque de voir les mouvements sociaux et l’instabilité politique perdurer, d’autant que les jeunes diplômés ne peuvent plus attendre indéfiniment des emplois qui ne viennent pas, alors que les politiciens continuent de négliger les chiffres de la croissance, de l’investissement et de l’emploi, déplore l’économiste.

I. B.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.