Naoufel Amira assure : «Les médicaments génériques sont tout aussi efficaces que les originaux»

Selon le président du Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot), Naoufel Amira, les arriérés de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) auprès de la Caisse nationale sécurité sociale (CNSS) et de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale (CNRPS) s’élèveraient à 8 milliards de dinars.

Lors de son intervention, le 17 avril 2023, dans l’émission matinale sur Shems FM, Naoufel Amira a affirmé que les cotisations sociales sont bien prélevées sur les salaires des citoyens affiliés auxdites caisses mais celles-ci ne payent pas ce qu’elles doivent à la Cnam, laquelle fait face elle aussi à une crise financière et a du mal à payer, à son tour, les médecins et les pharmaciens.

Le dirigeant syndical a appelé à la mise en œuvre des réformes nécessaires pour sortir le secteur de la santé de sa crise actuelle, tout en rappelant que les prélèvements sur les salaires au profit du secteur de la santé, qui s’élèvent à 6,75%, contre un minimum de 10% jugé nécessaire, sont parmi les plus faibles au monde, ce qui explique l’état calamiteux de nombreux hôpitaux publics où les services sont fortement dégradés.

Faut-il s’étonner dès lors du fait que le secteur des médicaments soit, depuis un certain temps déjà, dans le rouge, alors que l’industrie pharmaceutique en Tunisie est relativement développée, a-t-il déploré.  

Interrogé sur les quantités de médicaments périmés révélées lors de la visite effectuée, le 22 février dernier, par le président de la république Kaïs Saïed aux locaux de la Société des industries pharmaceutiques de Tunisie (Siphat) ne sont pas importantes et n’ont rien d’anormal. Ces médicaments destinés à être distribués gratuitement n’ont pas été utilisés. Après l’atteinte de leur date de péremption, les laboratoires les font détruire par une société spécialisée dans cette activité.

Tout en déplorant la persistance de la pénurie de certains médicaments, Naoufel Amira a expliqué que cette situation a permis le développement d’un marché parallèle du médicament pour combler le manque et satisfaire les besoins des patients, et ce à travers les réseaux sociaux et l’importation de l’étranger via les valises des voyageurs. «Une fois installée dans les habitudes des patients, il sera difficile de se passer de ce marché parallèle ou d’en venir à bout», a averti Amira.

Quel est l’impact de la pénurie de certains médicaments vitaux sur les patients et a-t-elle déjà causé des morts, comme l’affirment certains ? Réponse de Amira : «Nous n’avons pas de statistiques claires à ce sujet, mais cela n’est pas à écarter».

Le dirigeant syndical a, d’un autre côté, insisté sur l’efficacité des génériques fabriqués en Tunisie et dont l’effet, selon lui, ne diffère en rien de celui des médicaments d’origine, contrairement à ce que pensent certains patients, qui rechignent à les utiliser. Il a, en outre, pointé l’absence de campagnes de sensibilisation à l’utilisation des médicaments génériques qui, dans le monde entier, ont beaucoup contribué à baisser les coûts de la santé. «En Tunisie, le ministère de la santé n’a pas mis en place un système spécifique aux médicaments génériques», a-t-il déploré.  

I. B.

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