Tunisie : l’opposition à Kaïs Saïed ne désarme pas  

Le Front de salut national (FSN) a organisé, hier après-midi, samedi 6 avril 2023, un rassemblement de solidarité avec les détenus politiques poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat et corruption, pour exiger leur libération et la révélation des preuves des charges retenues contre eux.

Quelques dizaines de dirigeants et de partisans du Front ont participé au rassemblement, notamment son président Ahmed Nejib Chebbi, Ajmi Lourimi et Riadh Chaibi, cadres d’Ennahdha, dont plusieurs dirigeants, y compris son président Rached Ghannouchi, sont incarcérés, et le chef du Parti du Travail et de la Réussite, Abdellatif Mekki, ancien ministre de la Santé.

Chaibi a souligné dans un discours prononcé lors du rassemblement que «les arrestations successives ne les dissuaderont pas d’exiger un retour à la voie démocratique et à la légitimité constitutionnelle» par tous les moyens civils, pacifiques et légaux, considérant la proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, par le président de la république Kaïs Saïed, et tout le processus politique qui a suivi, comme un coup d’Etat constitutionnel.

Ahmed Nejib Chebbi a déclaré aux journalistes que le message envoyé à travers le rassemblement est «de demander le retour à la légitimité constitutionnelle (incarnée selon lui par la constitution de 2014, supprimée par le président Saïed et remplacée par une autre en 2022, Ndlr) et à la démocratie et la préservation de l’unité du peuple tunisien à travers un programme national accepté par tous.»

Il a, dans ce contexte, apprécié les efforts des forces de sécurité, qui ont formé une barrière pour séparer les partisans du Front et ceux de Kaïs Saïed, qui se rassemblent généralement en face des opposants, à chaque fois que ces derniers descendent dans la rue pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une dérive autocratique du régime.

I. B.

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