Saïed à Abela : «La migration irrégulière est un complot ourdi contre la Tunisie»

Lors de sa rencontre, lundi 10 juillet 2023, au palais de Carthage, avec le Premier ministre maltais, Robert Abela, le président de la République, Kaïs Saïed, a rappelé sa doctrine sur le phénomène de la migration irrégulière, présentée comme un complot ourdi par des parties cherchant à déstabiliser la Tunisie.  

Outre la coopération tuniso-maltaise dans les domaines des énergies renouvelables, de l’enseignement supérieur et du tourisme, les deux parties ont discuté de la délicate question des moyens de lutter contre le phénomène de la migration irrégulière, indique un communiqué de la présidence.

Le président Saïed a affirmé que la migration irrégulière est une opération de déplacement de population «ordonnée et planifiée», rapportant l’aveu de certains migrants selon lequel leur départ n’était pas choisi mais forcé.

Le chef de l’Etat a ajouté que plusieurs preuves donnent à penser que ces flux massifs de migrants irréguliers ne sont pas fortuits mais plutôt le résultat d’une organisation criminelle qui cherche à déstabiliser la Tunisie.

Le président Saïed a saisi l’occasion pour pointer du doigt des «réseaux criminels» opérant activement dans la traite des personnes et le trafic d’organes, au sud du Sahara comme au nord de la Méditerranée, appelant toutes les parties concernées à conjuguer les efforts en vue de démanteler ces réseaux et à favoriser le retour de ces déplacés vers leur pays d’origine à travers la création d’opportunités d’emploi.

Le chef de l’Etat a réitéré sa position sur l’impératif de mettre sur pied une approche qui appréhende le phénomène de la migration irrégulière en amont et non en aval.

Pour lui, une approche exclusivement sécuritaire, par essence tronquée et étriquée, ne peut changer les choses. Il importe, a-t-il précisé, de s’attaquer aux origines, aux sources et aux causes du problème et non aux potentielles conséquences et retombées qui en découlent.

Il incombe aux différentes parties concernées d’opérer dans le cadre d’une action collective, rappelant que la Tunisie avait appelé deux semaines auparavant à l’organisation d’une réunion de haut niveau pour discuter sérieusement de la question migratoire et d’y apporter des solutions efficaces, a poursuivi le chef de l’Etat.

Contrairement à d’autres pays qui étaient peu cléments et tolérants envers ces migrants irréguliers, notre pays a accompli au mieux son devoir humanitaire lors de cette crise, a aussi fait savoir le président Saïed, rappelant à ce titre les grands efforts déployés dans ce domaine par le Croissant-Rouge tunisien, l’armée nationale et les forces sécuritaires.

Le chef de l’Etat a par ailleurs vilipendé des organisations humanitaires qui se sont contentées de jouer le rôle du simple spectateur au lieu de prêter main-forte aux migrants irréguliers, conformément à la vocation qui est la leur.

En cette rude épreuve, la Tunisie a donné une leçon de morale au monde entier dans le secours et l’accompagnement des déplacés et des migrants irréguliers, a souligné le président Saïed, réaffirmant que la Tunisie n’acceptera plus jamais d’être «une victime».

Notre pays est résolu à faire face aux incessantes tentatives visant à faire passer un projet d’implantation de ces migrants dont certains osent parler publiquement.

En revanche, on va accepter ceux qui se trouvent sur notre sol dans une situation régulière conformément à notre législation nationale, a encore précisé le président Saïed.

Pour lui, l’élan de solidarité des Tunisiens, hommes et femmes, est un témoignage éloquent et un démenti des fausses allégations et prétentions montées de toutes pièces, colportées par certains milieux. Ceux-ci, au lieu d’épauler les efforts du peuple tunisien, se sont empressés à nous coller de fausses accusations de «racisme», a-t-il dénoncé.

I. B. (avec Tap).

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