La crise de la farine et de ses dérivés semble s’installer en Tunisie sur fond de conflits d’intérêts au sein des filières concernées et de refus de l’Etat de mettre en œuvre les réformes structurelles devenues urgentes, notamment la levée des subventions qui alimentent des pratiques frauduleuses difficilement contrôlables.
C’est dans ce contexte, marqué par les pénuries intermittentes de pain, les vociférations des professionnels et les menaces sans lendemain d’un Etat qui ne sait plus où mettre de la tête que le Groupement professionnel des boulangeries modernes (GPBM) relevant de la Confédération nationale des entreprises de Tunisie (Conect) a annoncé, lundi 31 juillet, la suspension, à partir du 1er août 2023, des activités de fabrication des différentes variétés du pain, et ce, dans l’ensemble de la république.
Cette décision a été annoncée, dans un communiqué, à l’issue de la réunion des membres du bureau exécutif national du GPBM. Elle fait suite à la séance de travail tenue, jeudi dernier, avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden et la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia, où le président de la république Kaïs Saïed a appelé à rendre des mesures urgentes pour mettre fin à la classification des boulangeries, une disposition en vigueur depuis 2011, et qui permet aux boulangeries dites modernes de disposer de la farine, dont le monopole est détenu par l’Etat à travers l’Office des céréales, pour fabriquer diverses variétés de pain aux prix libres.
Selon le président de la république, la vente du pain à des prix variables constitue «une manœuvre dont l’objectif est de lever les subventions».
I. B.
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