La Tunisie réoriente sa stratégie agricole vers la production céréalière  

Au terme d’une année sèche marquée par une faible pluviométrie, la production tunisienne de céréales ne devrait pas dépasser 2,5 millions de quintaux, contre les 7,4 millions la saison dernière, qui n’était pas exceptionnelle. D’où la nécessité d’importer 24 millions de quintaux de céréales, qui plus est, à des cours élevés. D’où aussi la nécessité de revoir la stratégie agricole nationale.

Dans ce contexte, une nouvelle stratégie de développement du secteur céréalier en Tunisie à l’horizon 2035 a été développée par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche. Elle vise à cultiver environ 1 200 000 hectares, dont 550 000 ha de blé dur, 500 000 ha d’orge, 100 000 ha de blé tendre et 50 000 ha de triticale.

La stratégie vise à développer la production nationale dans le secteur céréalier et à améliorer le taux de couverture pour atteindre un minimum de 8 millions de quintaux et un maximum de 25 millions de quintaux.

La nouvelle stratégie vise à assurer le développement durable de la capacité de production céréalière, à financer les acteurs impliqués et à développer les chaînes de valeur de l’industrie céréalière.

Elle vise également à développer l’environnement économique et social du secteur.

Le secteur céréalier fournit des sources de revenus à quelque 250.000 agriculteurs et attire 50% de la main-d’œuvre agricole. Il génère 2,5 millions de journées de travail par an, selon les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Agriculture. Il représente un tiers des terres arables.

Selon les mêmes chiffres, la demande annuelle en céréales est estimée à environ 36 millions de quintaux (blé dur, blé tendre et orge).

Les céréaliers ne représentent que 5% du total des agriculteurs, et sont majoritairement de gros exploitants (plus de 50 hectares).

La production nationale couvre entre 60 et70 % des besoins en blé dur et 5% des besoins en blé tendre, tandis que les importations de céréales représentent 50% des importations alimentaires, générant un déficit de la balance commerciale alimentaire.

Certaines terres utilisées pour la culture des céréales sont exposées à des facteurs qui limitent leur productivité, tels que l’érosion, l’engorgement, la baisse de la fertilité et le manque de ressources organiques.

Les importations de céréales ont fortement augmenté ces dernières années : entre 10 et 30% pour le blé dur, 70% pour le blé tendre et entre 15 à 40% pour l’orge.

D’après Tap.

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