Tunisie : l’assainissement de l’administration, nouvelle bataille de Kaïs Saïed

Le président Kaïs Saïed demande au Premier ministre Ahmed Hachani de préparer «un projet de décret pour assainir l’administration de ceux qui y sont entrés illégalement il y a plus d’une décennie et se sont transformés en obstacles entravant le fonctionnement de l’Etat».

Cette demande a été faite lors de la rencontre des deux têtes de l’exécutif lundi 7 août 2023 au Palais de Carthage, ayant porté sur «la situation générale dans le pays et l’avancement des travaux du gouvernement dans tous les secteurs», selon un communiqué publié par la présidence.

Juriste diplômé de droit public et qui a longtemps été chargé des ressources humaines à la Banque centrale, le nouveau Premier ministre est censé être au fait des procédures des recrutement au sein de la fonction publique et des écarts pouvant être enregistrés dans ce cadre. Cette mission d’assainissement de l’administration, dans laquelle sa prédécesseur Najla Bouden semble avoir échoué, serait donc pour lui en quelque sorte un examen de passage. Souhaitons-lui bonne chance…

Dans un autre contexte, Saïed a évoqué les hausses exorbitantes de prix qui nuisent à la fois aux producteurs et aux consommateurs et ne profitent qu’à ceux qui sont présentés comme des canaux de distribution, mais qui «œuvrent plutôt à affamer les citoyens avec le soutien des lobbies de la corruption», reprenant ainsi sa théorie du complot qui justifie tous les manquements de l’Etat par de nébuleux complots fomentés par des personnes malintentionnées qu’il ne nomme jamais et qu’il tarde à démasquer et à mettre hors d’état de nuire, puisque, à l’en croire, la spéculation continue de sévir et les prix de flamber dans tous les secteurs.

Le président de la république a, d’ailleurs, repris ses menaces en soulignant que l’État ne resterait pas les bras croisés et que la loi s’appliquerait à tous, appelant à un effort concerté de tous les organes de l’État pour contrecarrer ces stratagèmes.

Sur un autre plan, le chef de l’Etat a souligné la nécessité de sélectionner les fonctionnaires sur la base de leur sens des responsabilités, car l’efficacité ne peut être un critère de nomination si elle ne s’accompagne pas de l’intégrité.

Le président Saïed a, par ailleurs, rappelé la nécessité d’une harmonie dans le travail du gouvernement, étant donné que la Tunisie est un seul État, chaque secteur étant complémentaires de l’autre dans ses politiques.

Au cours de cette rencontre, Saïed et Hachani ont évoqué la nécessité de confronter les campagnes calomnieuses contre la Tunisie par des partis qui «visent l’indépendance de ses choix nationaux ou veulent dire au monde qu’elle est opprimée, alors qu’elle est source de vols, d’injustices et de persécutions».

A ce propos, le président de la république a évoqué la prise en charge humanitaire des migrants en situation irrégulière. La Tunisie leur offre un traitement humain qu’ils ne reçoivent pas dans de nombreux autres pays, au milieu du silence suspect de nombreuses organisations et associations internationales qui prétendent les protéger, mais cette prétendue protection ne va pas au-delà de fausses déclarations qui n’ont rien à voir avec la réalité, a souligné le communiqué de la présidence, en réponse aux déclarations d’organisations internationales, dont certaines relevant des Nations-Unies, appelant la Tunisie à cesser ce qu’elles considèrent comme de mauvais traitement infligés aux migrants subsahariens refoulés aux frontières avec la Libye et l’Algérie.

I. B. (avec Tap).

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