Tunisie – Maroc : il est temps de faire fondre la glace !

A la suite du tragique séisme survenu dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 septembre 2023 au Maroc faisant plusieurs centaines de morts et de blessés, certains analystes et observateurs se sont attendus à un dégel des relations «glacées» entre la Tunisie et le pays «frère maghrébin». Pour l’instant, il n’en fut rien…

Par Imed Bahri

En effet, si elle a réagi à cette tragédie par le biais d’un communiqué de la présidence de la république, et ne s’est pas contentée d’un communiqué du ministère des Affaires étrangères, comme l’a fait l’Algérie, la «grande sœur maghrébine», la Tunisie s’est néanmoins contentée pour l’instant du strict minimum : l’expression de la solidarité d’un peuple avec un autre, et la disposition d’un Etat a fournir l’aide nécessaire à l’autre Etat pour venir en aide aux morts, aux blessés et à leurs familles.

L’ancien ambassadeur Elyes Kasri, qui a longtemps plaidé pour le rétablissement des relations diplomatiques entre Tunis et Rabat, a estimé, dans un poste Facebook, ce matin, que «la série de puissants tremblements de terre qui vient de frapper le Maroc nécessite non seulement des condoléances et des expressions sincères de sympathie à tous les niveaux en Tunisie mais également un élan de solidarité pour aider matériellement et moralement le peuple marocain frère à surmonter cette terrible épreuve.»

Mais pas seulement, le diplomate a souhaité aussi voir la Tunisie tendre davantage la main au Maroc en cette douloureuse circonstance pour essayer de réchauffer les relations bilatérales et rétablir les ponts de dialogue entre les deux pays rompus depuis la crise diplomatique provoquée par l’accueil officiel et en grande pompe réservé par le président Kaïs Saïed au président de République Sahraoui, lors de sommet Japon-Afrique, tenu à Tunis, en août 2022.

«Le président Kaïs Saïed serait bien avisé d’appeler personnellement le roi Mohammed VI pour lui exprimer les condoléances les plus sincères de la Tunisie, peuple et gouvernement, ainsi que sa solidarité agissante avec le peuple marocain frère», a écrit Kasri. Et d’ajouter : «Le temps est venu de surmonter les griefs et rancœurs passagers et d’être au rendez-vous de l’histoire même et peut être surtout dans ses moments tragiques.»

Au moment où nous mettions ce billet en ligne, cela n’eut pas lieu, ou pas encore, et on peut toujours espérer avec M. Kasri que la raison et la sagesse finiront par triompher des aigreurs, des ressentiments et des malentendus, et que Tunis retrouvera enfin le chemin de Rabat, et vice et versa.

Les deux peuples, qui ont tellement de choses en commun, qui s’apprécient et se respectent mutuellement et qui sont liés par des liens très solides, cimentés par une longue histoire commune, ont tout à gagner d’un tel rapprochement entre leurs chefs d’Etat respectifs. Lesquels, malgré leurs différences supposées, finiront sans doute par se découvrir des affinités insoupçonnées. C’est tout le bien que nous souhaitons pour les Tunisiens et les Marocains.   

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