La Palestine et le péché originel des Arabes

Quand on voit l’indifférence  de beaucoup d’Etats arabes face à la tragédie que vivent aujourd’hui les populations à Gaza, à Jérusalem et en Cisjordanie, on se demande si les Palestiniens ne sont pas à la veille d’une nouvelle trahison des Arabes. (Illustration : T. E. Lawrence, l’officier de liaison britannique durant la grande révolte arabe de 1916-1918 contre les Ottomans. Il combattit avec les troupes arabes sous le commandement de Fayçal Ibn Hussein. La suite on la connaît : la partition du monde arabe et la création d’Israël).

Par Chedly Mamoghli *

Les Britanniques et le mouvement sioniste sont grandement responsables de la tragédie palestinienne. Cependant, il faut bien connaître l’Histoire et ne pas être amnésique pour ne JAMAIS oublier le péché originel des Arabes durant la première guerre mondiale.

Les Britanniques avaient «promis» aux Arabes s’ils s’alliaient avec eux dans la guerre contre l’Empire Ottoman de leur accorder un État au lendemain de la dislocation de celui-ci. Les Arabes ont accepté et se sont soulevés contre les Ottomans. Ils ont été financés, armés et conseillés par les Britanniques et ont surnommé leur soulèvement «Athawra al arabiya» (la Révolution arabe).

Au même moment à Londres, le colonel Mark Sykes négociait avec le diplomate François Georges-Picot la partition du Moyen-Orient au lendemain de la dislocation de l’Empire Ottoman et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Arthur Balfour publiait sa déclaration contenant la promesse faite au mouvement sioniste.

Sachant que les Ottomans n’ont pas trahi les Arabes comme les Britanniques. Le Sultan Abdulhamid avait refusé l’offre de Theodor Herzl de donner la Palestine aux sionistes contre le paiement de la dette de son empire qui était surendetté à l’époque. Il lui a même proposé d’acheter la Palestine ce que le Sultan refusa catégoriquement.

Les Arabes ont combattu celui qui a refusé de les trahir et ont fait confiance à la plus grande puissance coloniale et prédatrice du monde et ils ont lourdement payé le prix. Et le pire c’est qu’ils n’aiment pas qu’on leur rappelle cette vérité historique si amère.

Cette piqûre de rappel historique s’imposait. Je crains aujourd’hui en voyant la nonchalance de beaucoup de pays arabes concernant la tragédie que vivent les Palestiniens à Gaza, à Jérusalem et en Cisjordanie qu’une nouvelle traîtrise ne soit au rendez-vous…

* Juriste.

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