Le drame de Gaza et les prisonniers politiques en Tunisie

«Le drame de Gaza ne nous fait pas oublier les souffrances des prisonniers politiques dans notre pays», écrit le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT) dans le communiqué suivant, rendu public le 29 décembre 2023.

Depuis plus de deux mois et demi, les force d’occupation israéliennes se livrent à un véritable  génocide à l’encontre des habitants de Gaza. Une guerre sans merci contre des civils, des femmes, des enfants et des habitants désarmés se poursuit avec la bénédiction de la plupart des régimes occidentaux qui tournent ainsi le dos aux principes et aux valeurs de liberté, de démocratie et des droits de l’homme qu’ils prétendent défendre.

Et depuis plus de dix mois, des prisonniers politiques croupissent dans les prisons tunisiennes sans avoir eu droit à aucune comparution, à aucun procès, emprisonnés qu’ils sont sur la base d’accusations fallacieuses, dénuées de tout fondement.

Leur emprisonnement n’est rien d’autre que le résultat de l’aveuglement du pouvoir en place qui cherche à tuer toute expression politique et partisane, se vengeant de ceux qui sont convaincus qu’il ne peut y avoir de démocratie sans partis politiques, ni organisations de la société civile et institutions indépendantes.

Ces principes, qui sont aux fondements de toute vie démocratique, sont rejetés et combattus par le chef de l’Etat tunisien depuis qu’il s’est accaparé tous les pouvoirs en juillet 2021.

Nous rejetons avec force la barbare occupation israélienne, dénonçons ses crimes contre l’humanité et exigeons l’arrêt immédiat du génocide perpétué à l’encontre des Palestinien(ne)s.

Nous rejetons avec la même vigueur l’injustice, l’oppression et la brutalité dont le régime tunisien fait preuve à l’encontre des prisonniers d’opinion et de leurs familles, des leaders de partis, de militant(e)s, de journalistes, d’hommes d’affaires et de tous ceux qui se retrouvent frappés par cette répression avec, pour dernier exemple en date, le journaliste Zied El-Hani, arrêté [avant-]hier sur la base du tristement célèbre décret-loi 54.

Nous demandons la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et d’opinion touchés par la répression.

Nous tenons les autorités tunisiennes responsables des conséquences morales et physiques qui pourraient affecter ces prisonniers à la suite des mauvais traitements qu’ils subissent.*

Nous exprimons notre entière solidarité avec eux et leurs familles.

Nous appelons les organisations des droits humains et tous celles et ceux attachés aux valeurs de liberté, de démocratie, de justice, qui refusent l’injustice et l’oppression à soutenir ces prisonniers et à exiger leur libération.

Non au triomphe de la tyrannie !

Non à la mort de toute vie politique en Tunisie !  

*Selon la famille du prisonnier politique Ghazi Chaouachi, la santé physique et mentale de ce dernier s’est rudement dégradée ces derniers jours.

Communiqué.

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