Les besoins financiers urgents de la Tunisie s’élèvent à 15,5 milliards de dinars

Les députés ont adopté hier soir, mardi 6 février 2024, au siège de l’ARP, le projet de loi portant autorisation exceptionnelle à la Banque centrale de Tunisie (BCT), d’octroyer des facilités au profit de la Trésorerie Générale pour une valeur de 7 milliards de dinars.

Sans surprise, le nouveau projet de loi a été adopté avec 92 voix pour, 15 voix contre et 26 abstentions.

Dans sa réponse aux interventions des députés, la ministre des Finances, Sihem Boughdiri Nemsia a affirmé que «le projet permettra au gouvernement de mobiliser les fonds nécessaires pour couvrir des besoins financiers urgents de l’Etat».

Elle a rappelé, dans ce cadre, que les besoins de financement s’élèvent à 15,6 milliards de dinars, rien que pour le premier trimestre 2024, lesquels seront alloués notamment au remboursement de la dette intérieure et extérieure (7 milliards de dinars), au paiement des salaires (2,7 milliards de dinars), à l’investissement (1 milliard de dinars) ainsi qu’au financement des dépenses des entreprises publiques (1,8 milliard de dinars) et la subvention des hydrocarbures (1 milliard de dinars). Et d’ajouter que les ressources propres de l’Etat ne sont pas en mesure de couvrir l’ensemble de ces dépenses, d’où l’obligation de recourir, à titre exceptionnel, à la BCT pour couvrir ces besoins.

La ministre a rassuré, par ailleurs, que cette mesure n’aura pas d’impacts importants sur l’accroissement de l’inflation, la hausse de la masse monétaire et la dégradation du taux de change, ce que la plupart des experts économistes contredisent dans leurs interventions dans les médias, en critiquant les conséquences prévisibles de telles pratiques monétaires sur la valeur de la monnaie nationale qui risque de perdre encore de sa valeur face aux devises étrangères et de renchérir ainsi la valeur des importations.

En réponse à ces critiques, Nemsia a déclaré que la Tunisie n’a jamais enregistré de retard dans le remboursement de ses dettes, ajoutant que toute opération de rééchelonnement constitue une reconnaissance des difficultés du pays, ce qui risque de porter préjudice à son image de marque et à sa crédibilité.

En dépit des critiques et des tentatives visant à semer des doutes sur la capacité du pays à rembourser ses dettes en 2023, le gouvernement a honoré tous ses engagements en la matière tout en œuvrant à réduire le déficit commercial, à consolider les entreprises publiques, ce qui à incité la présidente du FMI et un haut responsable de la Commission européenne à se féliciter de la capacité de résilience de l’économie tunisienne.

I. B. (avec Tap).

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