Coupe d’Asie de football : Le Qatar, trois penaltys, une victoire à VAR

Après le scandale de l’attribution de la Coupe du monde de la Fifa et la débâcle de son équipe nationale lors du dernier tournoi mondial, l’émirat du Qatar a montré à la face du monde que pour lui, le football n’était que la continuation de la politique par d’autres moyens. Quel dommage pour le football asiatique, si spectaculaire !

Par Dr Mounir Hanablia *

La dernière Coupe d’Asie des nations de football au Qatar s’est révélée à mon humble avis nettement supérieure à son homologue africaine, disputée durant la même période. Des buts, et du suspens, les matchs ont valu l’intérêt que le téléspectateur leur a consacré. L’équipe d’Iran en particulier a rappelé le Moenchengladbach des années 70 de Hennes Weisweiler, celle de Jordanie l’équipe tchèque de Panenka et Ondrus, vainqueur de la coupe d’Europe des Nations en 1976 contre la Hollande de Johan Cruyff et l’Allemagne championne du monde de Franz Beckenbauer.

Il est dommage que ces deux équipes aient été éliminées par le Qatar, l’Iran malgré tout par manque de chance, la Jordanie en finale dans un véritable traquenard dont l’instrument a été la VAR, avec évidemment la complicité de l’arbitre chinois.

Dix forçats et un artiste, Akram Afif

L’équipe du Qatar, c’est dix forçats et un artiste, Akram Afif, un joueur de grande classe, à mon avis supérieur à l’Egyptien Mohamed Salah auquel il est physiquement semblable.

Face à la Jordanie, le Qatar a marqué un premier but sur penalty en première mi-temps puis s’est recroquevillé en défense à la manière de l’Inter de Milan du Catenaccio de Helenio Herrera dans les années 60. La Jordanie, ayant pris la mesure du match et après avoir buté à 4 reprises sur le gardien du Qatar en verve, a fort logiquement égalisé sur un très joli but environ 20 minutes avant la fin du match : 1-1.

On s’attendait à ce que le match bascule en faveur des visiteurs. Mais c’est là que les organisateurs ont mis leur poids dans la balance en faveur de leur équipe nationale en usant des grands moyens.

D’abord, les fautes commises par les locaux n’ont jamais été suivies des cartons qu’elles imposaient.

Ensuite, quelques minutes après l’égalisation jordanienne, un joueur du Qatar qui n’avait pas le ballon venait buter sur la jambe d’un défenseur jordanien qui tentait de l’intercepter. Après plusieurs minutes d’interruption et la visualisation de la VAR, l’arbitre décidait d’accorder le penalty : 2-1 pour le Qatar.

Il restait environ 1/4 d’heure de jeu. La moitié du temps s’est alors écoulée avec les joueurs locaux à terre recevant des soins. Une provocation d’un Qatari suscitant un coup d’épaule d’un joueur jordanien fut même visualisée durant quelques minutes par la VAR pour savoir si elle valait ou non l’expulsion.

A la fin du temps réglementaire, 13 minutes supplémentaires étaient ajoutées. Deux minutes après le début du temps supplémentaire Akram Afif échappé après une course d’une trentaine de mètres réussissait à devancer le gardien avancé à sa rencontre mais venait buter sur lui sans que celui-ci ait cherché le contact. Après un nouvel appel à la VAR, l’arbitre chinois décidait d’une manière très discutable de tuer tout suspens en accordant le troisième penalty de la journée en faveur des locaux, transformé par la vedette du Qatar Afif, qui réalisait ainsi un hat-trick historique 3-1. La suite devenait évidemment peu digne d’intérêt. Et après 16 minutes la fin du match était sifflée.

Dommage pour le football asiatique !

Cette finale de la Coupe d’Asie a démontré qu’il suffisait aux joueurs du Qatar de buter sur des adversaires dans la surface de réparation pour se voir accorder le penalty après un simulacre de consultation de la VAR. Et cet outil technologique non seulement a servi à accorder des penaltys discutables, mais surtout à économiser les précieuses minutes en faveur des locaux.

On a déjà tout dit de l’arbitrage africain. Mais là vraiment, après le scandale de l’attribution de la Coupe du monde de la Fifa et la débâcle de son équipe nationale lors du dernier tournoi mondial, l’émirat du Qatar a montré à la face du monde que pour lui, le football n’était que la continuation de la politique, par d’autres moyens. Quel dommage pour le football asiatique, si spectaculaire !     

* Médecin de libre pratique.

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