Aggravation de la crise des déchets médicaux à Gafsa

La crise des déchets médicaux à Oum El-Araies (ou Moularès) se poursuit, en raison de son impact direct sur la sécurité environnementale et la santé des habitants.

C’est ce qui ressort d’un rapport intitulé «Dégradation de l’environnement à Gafsa : les villes submergées par leurs déchets», publié le 13 mars 2024 par le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).

«Ces derniers temps, cette catégorie critique de déchets générés par les différents établissements de santé fait l’objet d’une attention croissante, notamment suite à la fermeture de deux entreprises opérant dans la région, Green Gafsa et Sud Environnement, qui s’occupaient de la collecte et du traitement des déchets médicaux», indique le rapport qui précise que cette fermeture a fait suite au retrait des autorisations d’exploitation aux dites sociétés pour non-respect du cahier des charges régissant leur métier. Conséquence : «Quelque 700 tonnes de déchets médicaux dangereux sont stockées dans les entrepôts de ces deux entreprises depuis leur fermeture il y a trois ans, posant de nombreux défis, notamment en termes de collecte et de gestion. Ces déchets représentent aujourd’hui un réel danger», d’autant que ces dépôts ne sont pas surveillés par les autorités sanitaires.

Les déchets médicaux sont considérés comme dangereux au sens de l’article 5 du décret n° 2745 du 28 juillet 2008, fixant les conditions et modalités de gestion des déchets médicaux, rappelle le FTDES.

«L’élimination non traitée des déchets médicaux constitue une violation claire de l’environnement, car elle affecte l’air, l’eau et le sol, sans parler des risques posés à divers groupes de personnel tels que les infirmières, les agents de nettoyage et autres lors de la collecte et du transport de ces déchets», souligne le rapport. Et d’ajouter que «le principal problème dans ce domaine réside dans le non-respect par les autorités de l’Etat des décisions prises».

En effet, et malgré la décision prise depuis 2008 de rompre avec la politique de brûlage des déchets médicaux dans les hôpitaux et d’élaborer une stratégie nationale de gestion de ces déchets en faisant appel au secteur privé, où des entreprises ont été chargées de traiter les déchets après leur triage et stockage par les institutions médicales les ayant produits, le non-respect de cette mesure a accru les risques posés par cette catégorie dangereuse de déchets.

Cela a conduit à une accumulation aléatoire de déchets dans la ville de Metlaoui. A ce jour, les autorités compétentes n’ont pas élaboré de plan pour faire face aux amas de déchets hospitaliers dans la zone, malgré les réunions tenues dans la région pour discuter de ce grave problème environnemental. Ces réunions ont rassemblé diverses parties prenantes, dont la Chambre nationale des entreprises de collecte des déchets et un certain nombre d’entreprises actives dans ce domaine, qui ont exprimé leur volonté de collecter et de traiter les déchets médicaux stockés. Des décisions doivent donc être prises en urgence, et surtout, des fonds doivent être trouvés et mobilisés par l’Etat à cet effet.

I. B.

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