Tunisie : Kaïs Saïed veut relancer le développement des régions du sud

Le président Kaïs Saïed plaide pour la création d’un Office de développement du sud et du désert, inspiré de l’Office de développement de Rjim Maatoug, relevant du ministère de la Défense, «qui a réussi à transformer cette région désertique en zones vertes et productives».

Par Imed Bahri

Le président de la république a évoqué ce sujet lors de sa rencontre, vendredi 22 mars 2024, au Palais de Carthage, avec le Premier ministre Ahmed Hachani et la ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia, estimant que l’Office de développement du sud (ODS), créé en vertu de l’article 71 de la loi de finances de 1984, n’a pas atteint ses objectifs. «Même la réactivation de cet office par la loi n°94-83 du 18 juillet 1994 n’a apporté aucun changement en termes d’atteinte des objectifs fixés», a souligné le chef de l’Etat, en ajoutant que «toutes les régions du pays, du Cap Angela à lextrême nord jusquà Borj El-Khadra à lextrême sud, doivent bénéficier de leur part de développement», estimant que certaines régions, notamment celles du sud, ont été jusque-là marginalisées au profit des régions côtières, où se situent les plus importantes métropoles et qui ont bénéficié de l’essentiel des investissements publics et privés au cours des soixante dernières années .

Rappelons que le 16 mars courant, le chef de l’Etat a effectué une visite dans le gouvernorat de Kébili, dans le sud-ouest, où il s’est enquis des conditions de vie des habitants du village de Nouil. Il s’est rendu aussi à El-Ghidma, délégation du Faouar, où il a partagé un repas d’iftar avec un groupe de citoyens. A cette occasion, le président a souligné la nécessité d’achever les travaux relatifs au projet du groupement multidisciplinaire de développement du village de Nouil, délégation de Douz, «qui ont été suspendus malgré des progrès satisfaisants dans certains domaines», et de résoudre toutes les difficultés qui entravent sa mise en œuvre.

Sut un autre plan, le président Saïed a réclamé un audit des institutions financières et des banques publiques, car «certaines personnes ont bénéficié de prêts sans la moindre garantie ou avec des garanties qui ne correspondent pas à la valeur des sommes quelles ont empruntées».

Commentant cette activité présidentielle, les mauvaises langues parlent de vœux pieux, de promesses électorales en perspective des présidentielles de l’automne prochain et d’annonces sans lendemain, comme celles déjà faites à propos du TGV Bizerte-Ben Guerdane ou de la Cité médicale de Kairouan, qui font toujours du surplace, tout en déplorant la lenteur désespérante de l’administration publique dans la mise en œuvre des projets dont les financements sont pourtant disponibles. «Que dire alors de ceux dont les financements n’existent même pas encore ?», se demandent-ils. Et d’ajouter : «Le président peut toujours proposer; ce sont les ministres qui disposent, et notamment ceux qui tiennent les caisses de l’Etat»

Pour les partisans de Saïed, en revanche, le président est dans son rôle de chef de l’exécutif et il ne cesse de presser le gouvernement d’assainir l’administration publique, de combattre les lobbys d’intérêt qui la noyautent et de relancer les projets de développement régional qui font du surplace pour diverses raisons.

Ils saluent aussi la volonté présidentielle de réduire l’écart de développement économique et social entre les régions côtières et celles intérieures, même si le retard existant actuellement est énorme et que les moyens, notamment financiers, dont dispose aujourd’hui le pays, sont très limités.

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