Les dettes de l’entreprise sidérurgique tunisienne El-Fouladh, située à Menzel Bourguiba (Bizerte), se sont alourdies à 580 millions de dinars (MDT) en 2022, portant le déficit des fonds propres de l’entreprise à 339 MDT. (Illustration : visite du président Kaïs Saïed à l’usine El-Fouladh en décembre 2023).
C’est ce qui ressort du rapport annuel de l’entreprise publié par la Bourse de Tunis, rapporte l’agence Tap, ajoutant qu’en 2022, l’entreprise n’a pas respecté ses obligations envers la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), elle aussi en très grande difficulté. Il s’agit du principal de la dette (53 MDT) et des amendes de près de 65 MDT, couvrant la période allant du 4e trimestre 2013 au 4e trimestre 2022.
El-Fouladh n’a pas non plus remboursé un certain nombre de fournisseurs, notamment la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg), pour 125 MDT, les entreprises publiques, presque toutes déficitaires, se tenant ainsi les unes les autres par la barbichette, sans que l’on voit ne fut-ce que le début de solution à ce grave problème structurel. C’est à croire que l’Etat tunisien, qui continue de s’endetter pour financer ses dépenses en hausse constante, n’est pas conscient de la gravité de la situation.
Ledit rapport note que «ces indicateurs et le retard dans la mise en œuvre du programme de redressement financier de l’entreprise sont susceptibles de remettre en cause l’hypothèse de poursuite de l’activité, qui a été l’hypothèse de base dans l’établissement et la présentation de ces états financiers.»
«Cette situation nécessite une décision qui soit prise par l’assemblée générale extraordinaire pour examiner la poursuite des activités de la société conformément aux dispositions de l’article 388 du Code des sociétés commerciales», poursuit le rapport.
«Il ressort du rapport que les immobilisations corporelles et incorporelles, qui s’élèvent à environ 266 MDT à fin 2022, ont enregistré une consommation et des réserves d’environ 252 MDT, pour un montant net de 13,8 MDT», lit-on encore dans le rapport, qui souligne la nécessité de régler la situation immobilière d’une partie du patrimoine de l’entreprise et de constituer des réserves pour le déménagement du four, après avoir réalisé les études nécessaires pour évaluer le coût du déménagement.
Autrement dit, la société El-Fouladh, jadis fleuron de l’économie nationale, est menacée dans on existence même, si des solutions de sont pas trouvées dans l’urgence à ses graves problèmes financiers et de gestion.
El-Fouladh, société anonyme créée en 1962 au capital de près de 53 MDT, est spécialisée dans la fabrication de produits sidérurgiques tels que les barres à béton, les barres marchandes, les fils tréfilés et les structures métalliques.
I. B. (avec Tap).