En Tunisie, la transition énergétique entre dans une phase charnière. Historiquement dépendante des combustibles fossiles, en particulier des importations de gaz en provenance d’Algérie, la Tunisie s’est engagée à augmenter sa part d’énergies renouvelables à 35% d’ici 2030. Mais on est encore très loin de cet objectif qui peut paraître trop ambitieux.
En effet, les énergies renouvelables ne contribuent actuellement qu’à 3% du mix énergétique et le retard à rattraper en 6 ans reste très important au regard des moyens réels dont dispose le pays, qui traverse une grave crise financière depuis 2011.
Pour ce faire, le gouvernement tunisien et les parties prenantes internationales ont aligné leurs efforts pour développer les projets d’énergies renouvelables, avec en première ligne des initiatives à grande échelle et le développement de l’hydrogène vert, motivés par des politiques axées sur l’exportation.
L’ambition de la Tunisie de devenir un «moteur de croissance verte» dépend d’une participation substantielle du secteur privé. Cependant, ces solutions, souvent présentées comme des solutions «gagnant-gagnant», ont souvent négligé les préoccupations soulevées par la société civile, les syndicats, les militants et les universitaires.
La nature descendante de ces initiatives a exclu les groupes et les communautés marginalisés du processus de conception et de mise en œuvre des stratégies de transition juste. En réponse, il y a un appel croissant en faveur de voies de transition juste qui favorisent la justice énergétique, la participation démocratique et l’appropriation communautaire par le biais de solutions décentralisées.
I. B.
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