Naïma Kefi, première épouse de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, est décédée dans ce mercredi 9 avril 2025. Sa discrétion était très appréciée des Tunisiens, même ceux qui étaient très hostiles à son ex-époux.
La défunte, fille d’un militaire, le général Mohamed Kefi, avait partagé la vie de Ben Ali pendant une vingtaine d’années, de 1964 à 1988. Elle lui a donné trois filles : Ghazoua, épouse de Slim Zarrouk, Dorsaf, épouse de Slim Chiboub et Syrine, épouse de Marouane Mabrouk, et a accompagné son ascension au sein de l’armée – qu’il avait intégrée au lendemain de l’indépendance en 1956 – et politique jusqu’à son accession à la présidence de la république, après avoir destitué Habib Bourguiba, suite au fameux coup d’Etat médico-légal, le 7 novembre 1987. En 1988, elle avait demandé et obtenu le divorce, refusant de partager son époux avec celle qui fut longtemps sa maîtresse avant de devenir sa légitime, l’inénarrable Leïla Trabelsi, et qui a accompagné ce dernier dans son exil en Arabie saoudite, où elle vit depuis la révolution du 14 janvier 2011.

Pendant l’année où elle a résidé au Palais de Carthage (1987-1988), Naïma Kefi était très peu apparue en public aux côtés de son époux de président. Cette discrétion était très appréciée des Tunisiens, parce qu’elle tranchait avec la flamboyance de Wassila Ben Ammar qui avait presque partagé le pouvoir avec Habib Bourguiba.
Naïma était très proche de ses filles, dont les époux ont été malmenés et traînés devant la justice après la chute de Ben Ali. Mais elle a toujours refusé de faire des déclarations publiques ou de témoigner pour l’histoire, et ce ne sont pas les sollicitations des médias tunisiens et étrangers qui ont manqué. Avec sa mort, un pan entier de l’histoire de la Tunisie disparaît à jamais.
I. B.

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