Quels plans de l’administration Trump pour l’Afrique du Nord ?

On a beau reprocher au président Donald Trump son caractère flamboyant et des fois excessif, toutefois, force est de reconnaître qu’il rendrait un grand service à la région d’Afrique du Nord et à la Tunisie en particulier s’il parvenait à imposer une issue durable au délire corrosif causé par le conflit du Sahara Occidental et à l’anarchie qui prévaut en Libye depuis 2011.

Elyes Kasri *

Giorgia Meloni semble avoir perdu son statut particulier auprès du président Donald Trump après une récente visite à Washington, le 17 avril, jalonnée de malentendus et de faux pas.

L’alliée italienne du président américain dans le conflit russo-ukrainien a laissé une mauvaise impression à Washington et s’est transformée en un adversaire commercial au bord de l’impertinence aussi bien avec le président Trump qu’avec le vice-président Vance.

Pacifier la région de l’Afrique du Nord

Faisant suite à l’antipathie prononcée à l’encontre du Français Macron, cette apparente disgrâce de l’Italienne Meloni est malvenue au moment où l’administration Trump s’engage dans une reprise en main de la zone Afrique du Nord, flanc sud de l’Alliance Atlantique. Ainsi que de l’Algérie où les exhortations semblent s’intensifier en vue d’un règlement rapide de la question du Sahara Occidental, notamment à la faveur d’une prochaine visite à Alger de Massad Boulos, conseiller du président américain pour les Affaires africaines et moyen-orientales.

La Libye vient pour sa part de recevoir une délégation politico-militaire américaine avec notamment le vice-amiral J. T. Anderson, commandant en chef de la 6e flotte américaine et Richard Norland, envoyé spécial du président Trump pour la Libye. Des pourparlers ont été tenus séparément avec les responsables de Tripoli et de Benghazi à bord du navire amiral de la 6e flotte, le USS Mount Whitney, pour souligner la détermination américaine à mettre fin au désordre qui a suivi la chute du régime de Kadhafi notamment initiée par Nicolas Sarkozy, l’ancien président français présentement repris de justice, et son acharnement à régler avec la truandise qui le caractérise un compte personnel avec Kadhafi et qui a fait sombrer ce pays et son voisinage dans un tourbillon d’instabilité.

Une issue durable à la question du Sahara

On a beau reprocher au président Trump son caractère flamboyant et des fois excessif, toutefois force est de reconnaître qu’il rendrait un grand service à notre région et à la Tunisie en particulier s’il parvenait à imposer une issue durable au délire corrosif causé par le conflit du Sahara Occidental et à l’anarchie qui prévaut en Libye depuis 2011 et même avant sous le règne fantasque du Roi des Rois d’Afrique.

Quelle sera la part de la Tunisie dans cette reprise en main américaine et cette volonté de stabilisation du flanc sud de l’Otan pour que les Etats-Unis d’Amérique puissent consacrer leur énergie à la zone Asie-Pacifique afin d’endiguer l’ascension inquiétante du dragon chinois?

Les signaux en provenance de Washington et notamment du Congrès pourraient nous édifier sur ce qui attend la Tunisie nonobstant la Meloni qui montre des signes de perte d’écoute à la Maison Blanche et de basculement dans le camp européen anti-Trump.

Les signaux ne devraient pas tarder à venir que ce soit directement ou à l’occasion de la confirmation par le Sénat du nouvel ambassadeur américain à Tunis, Bill Bazzi, qui devrait avoir lieu au cours du mois prochain.

* Ancien ambassadeur.

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