Francesca Albanese candidate «tunisienne» pour le Nobel de la Paix 2015

Le Quartet du dialogue national en Tunisie, lauréat du Prix Nobel de la Paix 2015, a officiellement nominé Francesca Albanese, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, pour le Prix Nobel de la Paix 2025.

Dans un communiqué conjoint, le Quartet, composé de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), de l’Ordre national des avocats de Tunisie (Onat), de la Ligue Tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) et de l’Union tunisienne de l’industrie, du Commerce et de l’artisanat (Utica), salue le courage, la rigueur et l’intégrité de Francesca Albanese dans un contexte marqué par la persistance de graves violations du droit international humanitaire.
La lettre de soutien, datée du lundi 14 juillet 2025, adressée au Comité Nobel norvégien souligne que «la véritable paix ne peut être atteinte que sur la base de la justice, du respect du droit international, des droits de l’homme et du droit des peuples à l’autodétermination».

Le Quatuor souligne la dimension morale du travail de Francesca Albanese, saluant sa capacité à dénoncer clairement et systématiquement les graves violations des droits fondamentaux. Il souligne également l’importance du rapport publié par Francesca Albanese en mars 2024, intitulé «Anatomie d’un génocide », qu’il qualifie de «cri humanitaire face à l’injustice, aux massacres, aux déplacements forcés et à la famine», et estime que ce rapport dépasse un cadre purement juridique pour incarner une position éthique claire et engagée.

«Francesca Albanese a choisi d’être la voix des victimes, s’appuyant uniquement sur le pouvoir du droit et de la vérité, dans un monde souvent dominé par le silence complice et les calculs politiques», peut-on lire dans la lettre signée par les quatre organisations.

Avec la nomination de Francesca Albanese, le Quartet souhaite souligner que les idéaux fondateurs du prix Nobel de la paix – vérité, justice et courage moral – sont plus que jamais nécessaires dans un monde marqué par les conflits, les inégalités et l’impunité. «L’attribution du prix à Francesca Albanese enverra un message clair : il ne peut y avoir de paix durable sans justice et sans responsabilité», conclut la lettre.

Rappelons que la décision du département d’État américain d’imposer des sanctions à Francesca Albanese fait suite à une campagne de pression américaine visant à forcer le Conseil des droits de l’homme, l’organe suprême des Nations unies en matière de droits de l’homme, basé à Genève, à la démettre de ses fonctions, campagne on ne peut plus stupide et qui s’est soldée par un échec.

L’enquêtrice indépendante de l’Onu, critique virulente de l’opération militaire israélienne à Gaza, a qualifié de «choquant» que l’administration Trump lui ait imposé des sanctions, ajoutant qu’elle restait fidèle à son point de vue sur la guerre.

Francesca Albanese a expliqué que les puissants essayaient de la faire taire parce qu’elle s’exprimait au nom de ceux qui n’ont que peu ou pas de pouvoir, «si ce n’est celui de se tenir debout et d’espérer ne pas mourir, ne pas voir leurs enfants se faire massacrer».

«Ce n’est pas un signe de pouvoir, c’est un signe de culpabilité», a précisé la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés.

I. B.

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