Les ministres de l’Agriculture et de l’Économie ont joint leurs voix pour appeler à lever les obstacles qui entravent l’exécution des projets financés par des contributions étrangères. En fait, ils ne font que relayer le même appel lancé à plusieurs reprises par le président de la république. Sans effet, à ce jour. Mais, bon sang, quelle est l’entité malfaisante qui entrave l’exécution des projets publics et qui est si puissante que le pouvoir exécutif semble incapable de la démasquer et de la mettre hors d’état de nuire ?
Par Imed Bahri
Nous nous sommes posés cette question en lisant la dépêche de l’agence officielle Tap évoquant une séance de travail conjointe, tenue lundi 18 mars 2024 à Tunis, réunissant le ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati, et sa collègue de l’Economie et du Plan, Feryel Ouerghi, lesquels, selon la Tap, «ont souligné la nécessité de lever tous les obstacles qui pourraient ralentir la mise en œuvre des grands projets en cours financés par des contributions étrangères».
Qui empêche quoi ?
La séance a mis en lumière l’état d’avancement des projets réalisés dans le cadre de la coopération internationale bilatérale et multilatérale et souligné la nécessité de renforcer la coordination entre toutes les structures qui se chevauchent afin de surmonter les difficultés existantes et d’accélérer la réalisation de ces projets.
«Ces projets revêtent une importance capitale et une priorité absolue en Tunisie en raison de leurs retombées économiques et sociales, notamment dans la consolidation des infrastructures du secteur», lit-on dans un communiqué du ministère de l’Agriculture, cité par l’agence.
«Ces projets couvrent un certain nombre de domaines clés, notamment l’eau potable, les céréales, les périmètres irrigués, les forêts, le développement agricole intégré, le dessalement de l’eau de mer, ainsi que la construction et la préparation de barrages», a ajouté la même source, comme pour souligner le tort que les soi-disant entraves à l’exécution des projets causent à l’économie nationale.
Un goût d’inachevé
Le problème est qu’avec les déclarations du président de la république Kaïs Saïed et des membres du gouvernement conduit par Ahmed Hachani, déplorant la paralysie de la machine de l’Etat, nous restons toujours sur notre faim, en ce sens que tout le monde identifie les problèmes, pointe les responsabilités et connaît plus ou moins les remèdes à apporter, mais ce sont les mesures concrètes et les décisions urgentes qui manquent et qui nous laissent un goût d’inachevé voire un sentiment, ô combien désagréable, que le pouvoir exécutif est lui-même paralysé, impuissant face à l’ampleur des problèmes et continue de faire du surplace, tout en renvoyant aux autres la responsabilité de ses paralysie, impuissance et immobilisme. Et les autres, on le sait, ce sont, pêle-mêle, les prédécesseurs aux postes, les opposants, les lobbys intérieurs, les Etats étrangers et le mouvement sioniste international qui nous veulent du mal.
Mais quand, bon sang, les décisions concrètes vont-elles enfin être prises et mises en route pour débloquer la machine de l’Etat et de l’administration publique, laquelle continue de vasouiller grave, d’hésiter et de s’empêtrer dans la confusion et la médiocrité auto-satisfaite?
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