Industrie du froid et transition écologique en Tunisie et en Afrique

En tant qu’importateur d’équipements de réfrigération, de climatisation, de pompes à chaleur et autres appareils alimentés au gaz, la Tunisie, comme tous les pays, doit envisager de réduire les quotas d’hydrofluorocarbures (HFC). Et elle s’y attèle avec beaucoup de volontarisme.

 «La Tunisie, qui a réduit de 55% l’utilisation d’hydrochlorofluorocarbures appauvrissant la couche d’ozone dans plusieurs secteurs tels que la réfrigération et la climatisation, est une exception en Afrique», a déclaré le président de l’Union des associations africaines des acteurs du froid et de la climatisation (U-3arc), Madi Sakandé, à l’occasion d’une réunion régionale organisée par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (Onudi), mercredi 18 décembre 2024, expliquant que «dans un continent aussi chaud que l’Afrique, il nous faut investir dans le refroidissement et en tenir compte dans tous les secteurs».

«Des agences du froid indépendantes doivent être créées à l’échelle nationale pour aider les acteurs de la filière (frigoristes, acteurs de la climatisation) à organiser et sécuriser l’usage des équipements de réfrigération domestique, commerciale, industrielle et de transport, mais aussi garantir et développer l’usage de la climatisation et du chauffage fixes, des pompes et climatisations mobiles tout en respectant l’environnement», a ajouté Sakandé.

«Une industrie de la réfrigération bien développée et organisée pourrait aider à lutter contre le gaspillage alimentaire, contribuer aux efforts de réduction des gaz à effet de serre, ajouter de la valeur à la production et créer des emplois», a encore déclaré Sakandé.

Aux niveaux national, régional et international, des efforts sont déployés pour réduire l’utilisation des gaz fluorés et les remplacer par des alternatives respectueuses du climat. Cependant, cette transition nécessite le soutien de l’industrie du froid à travers des campagnes de formation et de sensibilisation.

Le coordonnateur de l’Unité nationale de l’ozone à l’Agence tunisienne de protection de l’environnement (ANPE), Youssef Hammami, a indiqué que la Tunisie a complètement éliminé les substances nocives qui appauvrissent la couche d’ozone, comme les chlorofluorocarbones (CFC), le bromure de méthyle utilisé dans le secteur de la fumigation des dattes et les halons (utilisés dans la lutte contre les incendies). Mis en œuvre par l’Onudi et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) en étroite collaboration avec l’ANPE, le Protocole de Montréal, un cadre international crucial utilisé pour protéger la couche d’ozone, a conduit à une réduction significative de 55% de l’utilisation d’hydrochlorofluorocarbures (HCFC) en Tunisie, avec des émissions en baisse de 723 tonnes en 2022 à 325 tonnes cette année. L’objectif du pays est de réduire l’utilisation des HCFC de 80 % d’ici le 1er janvier 2045.

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