Deux diplomates israéliens ont été assassinés à Washington**. Au moment où un génocide est perpétré depuis des mois à Gaza, au vu et au su du monde entier contre les habitants du territoire, et que tous les jours que Dieu fait l’armée sioniste perpétue des massacres contre les civils sans susciter de réactions autres que verbales et dilatoires de la part des dirigeants des grandes nations, cet évènement survient opportunément pour susciter la condamnation générale du terrorisme et rappeler la sempiternelle nécessité de lutter contre l’antisémitisme.
Dr. Mounir Hanablia *
Ainsi la vie de deux diplomates qui représentent la politique criminelle de leur gouvernement vaut plus que celle de 100 000 civils assassinés depuis octobre 2023, et de deux millions autres sciemment affamés, dont 15 000 nourrissons étaient menacés de mort dans les 48 heures écoulées, sans qu’on connaisse leur sort depuis lors.
Cet assassinat dont on ignore les commanditaires fournit objectivement une bouffée d’oxygène au criminel Netanyahu, ainsi qu’à son pays, menacé de sanctions économiques par la Communauté Européenne.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement israélien tire profit de l’assassinat ou d’actes de violence contre ses diplomates ou des membres de la communauté juive.
En 1982, un diplomate, Yacov Barsimentov, avait été abattu à Paris. Puis l’ambassadeur Shlomo Argov avait été grièvement blessé, ce qui avait servi de prétexte à l’invasion du Liban, à la destruction de Beyrouth et de l’infrastructure de l’OLP dans ce pays.
En 1955 il y avait eu le scandale Lavon lorsque des membres de la communauté juive égyptienne opérant pour le compte du Mossad avaient été arrêtés après avoir perpétré des attentats en Egypte contre des intérêts américains.
En remontant plus loin, en 1948 la communauté juive d’Irak, la plus ancienne du monde arabe, la plus intégrée, la plus fière de sa culture arabe, avait été visée par une série d’attentats à la bombe, perpétrés par les agents sionistes, ce qui avait entraîné son départ vers Israël grâce à la corruption du gouvernement irakien avec la complicité du sulfureux Nouri Saïd. On avait nommé cela l’opération Babylone.
Les choses s’étaient passées d’une manière identique au Yémen, avec l’opération Tapis Volant.
On connaît le mépris des Aschkenazes, ces juifs originaires d’Europe de l’Est et détenteurs du pouvoir en Israël, pour les Séfarades, originaires du bassin méditerranéen et des pays arabes. Cet engouement soudain pour les juifs arabes n’était donc pas né d’une volonté de les sauver de l’extermination dans des pays où ils avaient toujours vécu en paix, et où rien ne les menaçait, mais de l’intérêt pour l’Etat d’Israël de disposer d’un prolétariat bon marché exploitable nécessaire pour le développement du capitalisme juif et de la main d’œuvre juive, ainsi que les impératifs militaires d’extermination et de remplacement des Arabes.
Le gouvernement israélien actuel a déjà démontré le peu de cas qu’il faisait des vies de ses compatriotes détenus par le Hamas. On ne voit pas dans quelle mesure la mort de deux de ses diplomates abattus pourrait l’émouvoir davantage, en supposant qu’il n’en soit pas l’instigateur, ce qui au vu des faits précédemment relatés, demeure dans le domaine du possible, pour ne pas dire du probable.
* Médecin de libre pratique.
** Deux employés de l’ambassade israélienne aux États-Unis ont été tués à l’extérieur du musée juif de Washington mercredi soir. Le tireur présumé n’est ni arabe ni musulman. C’est un Américain d’origine latino-américaine, qui a été arrêté : Elias Rodriguez, âgé de 30 ans, originaire de Chicago, dans le nord des États-Unis. Au moment des faits : il a crié «Free Palestine». Il ne fallait pas plus pour que l’on agite l’épouvantail de l’antisémitisme.
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