A l’occasion de la clôture du projet «Les zones blanches», entrant dans le cadre du plan national stratégique «Tunisie Digitale 2020», le ministre des Technologies de la communication, Nizar Ben Néji s’est déplacé au gouvernorat de Gabès, vendredi dernier, 24 juin 2022, en compagnie, notamment, du président-directeur général de Tunisie Télécom (TT), Lassaâd Ben Dhiab.
Par Cherif Ben Younès
La délégation du ministère et celle de l’opérateur historique de la Tunisie se sont, plus précisément, dirigés vers la localité de Zmertène, où elles ont notamment visité l’école primaire de la région, pour s’assurer qu’elle est désormais connectée à Internet et que le haut débit y est fonctionnel. Dans le même contexte, TT a offert des équipements informatiques à la direction de l’école, afin de faciliter à ses élèves l’accès à la technologie.
Un représentant de l’Instance nationale des télécommunications était également présent à l’établissement scolaire, et y a mesuré le débit atteint en direct. Un test qui s’est avéré concluant, avec un résultat de débit descendant dépassant les 42 Mb/s.
Cent quatre-vingt mille habitants dans 15 gouvernorats bénéficieront du haut débit
«Les zones blanches» est un projet pilote financé par le Fonds de développement des communications, avec une enveloppe globale de 38 millions de dinars. Il a été lancé par le département gouvernemental, dans l’optique d’atteindre «une société de l’information et de la communication pour tous», et ce, en généralisant l’accès réseau et la connectivité haut débit sur les zones privées de cette couverture.
De son côté, Tunisie Telecom, ayant remporté l’appel d’offres national lancé par le ministère des Technologies de la Communication en 2017, il a été chargé de couvrir en haut débit les zones blanches.
«Le nombre d’élèves qui bénéficieront des services de télécommunications, d’internet et du haut débit est supérieur à 130.000, et le nombre des habitants qui jouiront de ces services dépasse les 180.000», a indiqué le PDG de Tunisie Télécom, dans une déclaration accordée à Kapitalis, rappelant que le projet des zones blanches a couvert 94 imadas (plus petites divisions administratives, ndlr), 164 écoles primaires et 59 centres de santé de base, répartis sur 47 délégations, dans 15 gouvernorats.
M. Ben Dhiab est, d’autre part, revenu sur les raisons ayant poussé TT à croire en ce projet national et à l’adopter, soulignant, à cet effet, que son entreprise a, du fait de son histoire et de son identité, un engagement moral et éthique envers toutes les régions du pays et tous ses habitants. «Cela fait partie de notre stratégie depuis des décennies», a-t-il développé.
«Tunisie Télécom a un engagement moral envers toutes les régions du pays»
Dans le même contexte, il a rappelé que Tunisie Télécom a été l’opérateur qui a installé, au début des années 90, le réseau de la téléphonie en milieu rural, avec plus de 1.000 stations dans diverses régions du pays. «Dans ces régions, nous avons également assuré la couverture de bureaux de la Poste, de postes sécuritaires et frontaliers», a-t-il ajouté.
Lassaâd Ben Dhiab a, par ailleurs, affirmé que la plupart des entreprises ont refusé de participer au projet des zones blanches parce qu’il ne représente pas, à leurs yeux, un intérêt commercial.
Revenant sur le déplacement à Zmertène, le responsable a dit que celle-ci est une très belle région, mais qu’elle n’a malheureusement pas eu sa chance comme il se devait, estimant qu’aujourd’hui, le projet des zones blanches lui permet, ainsi qu’à ses habitants et ses élèves, de se connecter et de faire entendre leur voix.
Et d’ajouter que la stratégie de Tunisie Télécom est claire, à savoir installer l’infrastructure technologique pour permettre aux régions souffrant de l’inégalité de bénéficier de leurs droits, dans le cadre de la volonté nationale allant dans ce sens. «L’égalité des chances sera effective, de Bizerte à Ben Guerdane, et c’est dans ce cadre que s’inscrit ce projet d’une importance cruciale», a-t-il conclu.
«L’objectif du gouvernement est d’assurer une couverture internet de bonne qualité et qui relie toutes les institutions publiques»
De son côté, le ministre Nizar Ben Néji a indiqué que l’objectif du gouvernement est d’assurer une couverture internet de bonne qualité et qui relie toutes les institutions publiques, soulignant qu’il s’agit d’un travail horizontal, en partenariat avec Tunisie Télécom, et ce, dans le cadre d’un ensemble de projets faisant partie de la stratégie gouvernementale «Tunisie digitale».
Il a, d’autre part, fait savoir que le projet des zones blanches concerne, dans un premier temps, les écoles primaires, mais qu’il devra s’étendre, dans l’avenir, pour, notamment, couvrir les centres de santé de base et les maisons des jeunes. A cet effet, la contribution d’autres ministères comme celui de la Santé, celui des Affaires culturelle et celui de la Jeunesse et des Sports, sera précieuse, selon lui.
«Les institutions devront être reliées entre elles et les services numérisés. Ainsi, nous pourrons parler, dans l’avenir, d’écoles numériques, de dossier électronique du patient, etc. Des services qui ne seront possibles que si l’internet sera entièrement disponible -dans ces endroits- et de haute qualité», a-t-il détaillé.
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