Le dispositif policier était impressionnant, dans la soirée du jeudi 2 juillet 2015, autour de l’ambassade des Etats-Unis, aux Berges du Lac de Tunis.
Par Zohra Abid
C’était à l’occasion de la célébration du 239e anniversaire de l’Indépendance des Etats-Unis.
Les forces de sécurité tunisiennes s’étaient déployées, dès l’après-midi, autour de l’ambassade, pour en contrôler toutes les issues. Les centaines d’invités de l’ambassadeur Jacob Walles ont aussi été soumis à plusieurs contrôles avant de pouvoir accéder à l’intérieur de la représentation.
Quand on sait que l’ambassade a été transformée en un véritable bunker infranchissable depuis l’attaque dont elle avait fait l’objet, le 14 septembre 2012, par des hordes d’extrémistes religieux – le montant des dégâts à payer par l’Etat tunisien s’élève à 18 millions de dollars –, ce dispositif sécuritaire peut sembler exagéré, mais cette prudence excessive des autorités américaines et tunisiennes est tout à fait compréhensible, d’autant que cette célébration intervenait une semaine après l’attentat terroriste contre un hôtel à Sousse, qui a fait 38 morts parmi les touristes étrangers. D’ailleurs, une minute de silence a été observée, au début d la cérémonie officielle, à la mémoire des victimes de cet attentat.
Mohsen Marzouk.
Côté officiel tunisien, on a noté la présence du chef du gouvernement Habib Essid et de certains membres de son équipe, notamment Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères, et Saïd Aïdi, ministre de la Santé, ainsi que Ridha Belhaj, chef de cabinet du président de la république Béji Caïd Essebsi, Mehdi Jomaa, l’ex-chef du gouvernement et des membres de son cabinet, ainsi que des dirigeants de partis, dont Mohsen Marzouk, secrétaire général de Nidaa Tounes, Rached Ghannouchi, président du parti Ennahdha, qui était accompagné d’autres dirigeants islamistes, notamment l’ex-chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh, l’ancien ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem Bouchlaka et le député Ameur Larayedh. Ahmed Nejib Chebbi, ancien ministre du Développement régional et ex-candidat d’Al Jomhouri à la présidentielle de novembre 2014, était également de la fête, aux côtés de plusieurs autres figures politiques et du monde des affaires, des médias, de l’art et de la culture.
Une minute de silence à la mémoire des victimes de l’attentat de Sousse.
Unis et solidaires face au terrorisme
M. Walles, dont la mission s’achève dans les prochains jours, a, dans son mot de bienvenu, réitéré le soutien de son pays à la Tunisie, en cette période difficile marquée par la montée du terrorisme et l’incertitude économique. Et tout en félicitant la Tunisie, qui a réussi sa transition politique et est en train de construire une véritable démocratie, M. Walles a rappelé que cette démocratie naissante, «modèle unique dans la région», est menacée par le terrorisme, ajoutant que cette menace est partout et que les efforts des Etats doivent être conjugués pour éradiquer ce fléau.
Habib Essid, chef du gouvernement tunisien, a déclaré, de son côté, que la Tunisie s’est définitivement engagée sur la voie de la liberté, de la démocratie et de la participation citoyenne, ajoutant qu’elle a besoin, aujourd’hui et plus que jamais, de ses amis et partenaires, dont les Etats-Unis, pour lutter contre le terrorisme, relancer son économie et dépasser ses difficultés actuelles.
Le jazz pour rythmer une belle soirée estivale.
«Nos relations s’inscrivent dans la durée. Nos deux pays continueront à dialoguer et à coordonner leurs actions dans plusieurs domaines. Nous avons de nouvelles opportunités de coopération que nous devons les saisir», a souligné M. Essid, qui a remercié les Etats-Unis pour leur solidarité et leur soutien à la Tunisie, notamment en matière de sécurité.
La soirée s’est poursuivie dans les jardins de l’ambassade, autour de banquets de salés sucrés, jusqu’à 23 heures, rythmée par des airs de jazz exécutés par le Jazz Club de Tunis Orchestra.
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