Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire, ne voit aucun intérêt à rencontrer les dirigeants du parti islamiste Ennahdha.
Dans une déclaration, vendredi 5 juin 2015, à Cap FM, et en réponse à une question relative à la demande de rencontre venant cette semaine des dirigeants d’Ennahdha, M. Hammami a répondu: «Nous refusons les rencontres qui ne mènent à aucun résultat réel. Sur quel dossier allons-nous parler avec Ennahdha et sur quel programme?», s’est-il interrogé.
Le leader du Front populaire oppose ainsi une fin de non recevoir à Rached Ghannouchi, président du parti islamiste, qui avait déclaré, jeudi, dans un entretien avec Mosaïque FM, sa disposition à s’assoir à la table des discussions avec les dirigeants de tous les autres partis afin de parvenir à des compromis concernant tous les problèmes que vit le pays.
M. Ghannouchi avait expliqué que les conflits idéologiques n’ont plus de sens, aujourd’hui, sous un gouvernement d’union nationale, qui cherche à satisfaire les revendications de la révolution, soulignant la nécessité de parvenir à des solutions économiques et sociales négociées.
M. Ghannouchi avait ajouté qu’il était disposé à rencontrer les dirigeants du Front populaire. Dans les heures ayant suivi cet entretien, Lotfi Zitoun, conseiller politique de M. Ghannouchi, a pris contact avec Hamma Hammami et lui a soumis une demande pour une rencontre entre des dirigeants d’Ennahdha et ceux du Front populaire. M. Hammami a réservé sa réponse. Finalement, ses camarades du Front semblent avoir rejeté cette demande.
Hamma Hammami a, par ailleurs, démenti, sur Cap FM, les «rumeurs malveillantes» parlant d’une alliance entre le Front et le 7arak (Mouvement du peuple des citoyens, parti en cours de constitution par l’ex-président de la république provisoire Moncef Marzouki, Ndlr). «Nous refuserons de rencontrer Moncef Marzouki, car nous n’avons rien à discuter», a-t-il dit.
Les rumeurs sur une alliance entre le Front et le 7arak ont été alimentées par la mobilisation concomitante des bases des deux mouvements contre le gouvernement Habib Essid.
L’alliance est, tout au moins, objective, pour utiliser des concepts chers aux marxistes léninistes que M. Hammami ne renierait pas.
I. B.
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