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Les bus usagés ne résoudront pas le problème du transport public

Bus-Tunis

Le ministre du Transport, Mahmoud Ben Romdhane, risque de commettre la même erreur que l’un de ses prédécesseurs, Abderrahim Zouari.  

Par Amor Abbassi*

La décision du ministre du Transport, Mahmoud Ben Romdhane, annoncée en avril dernier, d’importer 1200 bus de seconde main, dans le but d’améliorer la qualité de service du transport public, risque d’aboutir à l’échec. Et pour cause…

L’amélioration de la qualité de service dans les transports publics ne peut être effective que dans la mesure où elle offre aux passagers de meilleurs confort et sécurité. Or, cette décision d’importer 1200 Bus de seconde main pour renforcer le parc du transport public va dans le sens inverse de ce même objectif.

En effet, ces bus, avec tout ce qu’ils pourraient cacher comme vices, seraient sans doute moins rentables, en raison de leur coût d’exploitation qui sera nécessairement plus élevé que celui de bus neufs. Ce qui entraînera, on l’imagine, une augmentation des tarifs.

Cette décision lourde de conséquence est, certes, dictée par le manque de moyens financiers pour l’acquisition de bus neufs. Le problème c’est qu’elle fait fi des règles élémentaires de bonne gestion en matière de transport public routier.

Rappelons-nous de l’expérience vécue il y a un certain temps de cela, lorsque Abderrahim Zouari, ministre du Transport, avait fait importer plus de 1000 bus de seconde main, dont la plupart se sont avérés, dès la première semaine d’exploitation, incapables d’escalader les pentes se trouvant sur leurs parcours.

L’actuel ministre du Transport ne peut pas s’en souvenir, car, à l’époque, il n’empruntait sans doute pas les bus dans ses déplacements. Par contre, le bon et modeste citoyen, lui, s’en souviens très bien. Aussi M. Ben Romdhane aurait-il été plus inspiré de prendre connaissance du coût d’exploitation exorbitant des bus de seconde main importés par son prédécesseur avant de lui emboîter.

Si les erreurs ne peuvent pas toujours être corrigées, au moins devrions-nous veiller à ne pas les commettre de nouveau.

* Ingénieur général du génie maritime.

Illustration: Photo Kim Loevenskjold.

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