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La raison du limogeage du ministre Mohamed Salah Ben Aïssa

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Le chef du gouvernement Habib Essid vient de mettre fin aux fonctions du ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aïssa.

C’est ce qu’a annoncé la présidence du gouvernement, dans un communiqué publié mardi, en précisant que le ministre de la Défense nationale, Farhat Horchani, est chargé d’assurer l’intérim du portefeuille de la Justice.

Le communiqué ne donne aucune précision sur les raisons ayant présidé à cette décision qui semble avoir été prise dans la précipitation, puisqu’on n’a même pas pris le temps de chercher un remplaçant.

Que le secteur de la justice peine à se réformer, plus de 4 ans après la révolution, cela n’est pas un mystère. Le corps de la magistrature, très critiquée dans l’opinion, vit lui aussi une crise existentielle. Le système pénitentiaire est dans un tel état de délabrement, qu’il faudra toute une révolution pour espérer remédier à ses carences. Et puis, on ne peut demander à un ministre de la Justice de remédier à tous ces problèmes en quelques mois.

La raison du limogeage de M. Ben Aissa, un professeur de droit très respecté, doit donc être recherchée ailleurs. Et si c’était ses révélations à propos de l’ingérence de l’ex-ambassadeur des Etats-Unis Jacob Walles dans les affaires tunisiennes qui sont la goutte ayant fait déborder le vase? On est tenté de le penser, en attendant une explication officielle, dont on se doute qu’elle viendra un jour.

Dans une déclaration à « Akher Khabar », l’intéressé a expliqué qu’il a été limogé parce qu’il a refusé d’assister à la séance à l’Assemblée consacrée à l’adoption de la loi sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Il a justifié son refus par le fait qu’il n’est pas d’accord sur le contenu de cette loi et ne peut donner son aval pour un texte de loi dont il n’est pas convaincu.

La solidarité gouvernementale n’a aucun sens si elle devient une atteinte à ma dignité, a-t-il ajouté, en soulignant son droit de ne pas être d’accord avec des propositions faites par le gouvernement.

M. Ben Aissa a, par ailleurs, expliqué qu’il était sur le point de présenter sa démission, si on l’avait obligé d »assister à la séance du parlement, mais le chef du gouvernement s’est empressé d’annoncer son limogeage.

Z. A.

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