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Attentat du Bardo : Les victimes françaises font monter la pression

Christiane-Taubira

Christiane Taubira.

Le dossier des victimes françaises de l’attentat du Bardo a été, hier, au centre des débats de l’Assemblée nationale française.

Lors de la séance des questions des membres de l’Assemblée nationale française au gouvernement de Manuel Valls, la députée de droite Marianne Dubois a déploré les lenteurs de la procédure d’indemnisation des victimes et de leurs familles, qui ont été durement affectées par l’attentat du Bardo.

S’adressant à la garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui a effectué une visite officielle en Tunisie les 17 et 18 septembre dernier, Mme Dubois a déclaré: «Sept mois après l’attentat terroriste du Bardo les victimes n’ont pas été indemnisées. Elles se sentent abandonnées, délaissées par l’Etat français. C’est une triste réalité, vécue notamment par 3 victimes du Loiret, 2 d’entre elles sont présentes parmi nous, aujourd’hui, dans les tribunes. Elles m’ont fait part de leur détresse car depuis le 18 mars, date de l’attentat, leur quotidien est de continuer à vivre avec un arrêt maladie sans complément de salaire ou fournir régulièrement des justificatifs alors que leurs demandes sont de droit. Les victimes n’ont reçu, jusqu’ici, qu’une avance de 10.000 euros, octroyée par le Fonds de garantie (Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d’autres infractions, FGTI, Ndlr ) (…) Que comptez-vous faire, Mme la garde des Sceaux, pour accélérer l’indemnisation intégrale des victimes et pour qu’il n’ait plus de différence de traitement entre les victimes d’actes terroristes, que celles-ci aient subi des préjudices sur le sol français ou à l’étranger –comme ici, au Bardo, en Tunisie?»

Mme Taubira a expliqué que les enquêtes et les procédures judiciaires, menées parallèlement en Tunisie et en France, prennent du temps, pour déterminer les responsabilités dans l’attentat du Bardo et rendre justice aux victimes. Il n’y a, en cela, ni oubli ni abandon. Il s’agit tout simplement de laisser les choses suivre leur cours normal.

Rassurante, la ministre française de la Justice a répondu: «Vous venez de rappeler là un évènement douloureux. Nous n’avons pas oublié nos 4 compatriotes qui ont perdu la vie dans cet attentat. Nous les avons toujours en mémoire et dans nos cœurs. Nous avons aussi en mémoire les 5 personnes qui ont été blessées et les 39 autres qui ont subi un choc psychologique (…) Dès le lendemain de l’attentat, la cellule de crise du ministère des Affaires étrangères a été mobilisée (…) Le Fonds de garantie est immédiatement venu en aide à toutes les personnes affectées par ce drame pour un total de 585.000 euros. Nous avons également pris en charge l’intégralité des soins des victimes. Nous veillons, en termes de procédures judiciaires – puisqu’il y a une procédure judiciaire qui est en cours en Tunisie et une autre ici, en France – à informer régulièrement les familles. Nous regrettons que tout cela prenne autant de temps. Mais, la justice sera rendue.»

Quelle responsabilité devra assumer l’Etat tunisien et le gouvernement Habib Essid, dans cet attentat du Bardo? A combien se monterait la part d’indemnisation que la Tunisie devrait verser aux victimes, s’il était prouvé qu’il y avait, ce triste jour du 18 mars 2015, défaillance sécuritaire?

En attendant, il y a le dossier des victimes de l’attentat de Sousse, du 26 juin 2015, qui devra, lui aussi, être réglé… La Tunisie n’est pas au bout de ses peines.

Marwan Chahla   

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