Chadia Khedhir (Watania 2) et Iheb Chaouch (Watania 1)
Les directeurs des chaines TV nationales Watania 1 et 2 ont démissionné pour protester contre l’éviction de Mustapha Beltaief, Pdg de l’établissement.
Dans une décision, qui a surpris par sa brutalité, le chef du gouvernement Habib Essid a pris la liberté, hier (un dimanche, jour férié) de limoger Mustapha Beltaief, Pdg de l’Établissement de la télévision tunisienne (ETT) et de confier sa gestion par intérim à Rached Younes.
En réaction, Iheb Chaouch (directeur de Watania 1) et Chadia Khedhir (directrice de Watania 2) ont présenté ce matin leur démission, pour dénoncer cette décision du chef du gouvernement qui n’a pas consulté la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), comme l’exige la loi.
Rappelons que le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a dénoncé hier, cette décision, accusant Habib Essid d’avoir déclaré la guerre aux médias et lui a conseillé de recruter Abdelwahab Abdallah (l’ancien responsable de la propagande de Ben Ali) pour que le combat contre la dictature recommence.
«Le président et les membres de la Haica ont appris la nouvelle via les médias et le Pdg par intérim constitue l’un des symboles de la corruption sous le règne Abdelwaheb Abdallah. Ces pratiques de limoger et de nommer des responsables de médias publics par un simple appel téléphonique nous rappellent celles de l’ancien régime dictatorial, qui ont repris depuis un certains temps», a déploré Néji Bghouri.
Rappelons que le limogeage de M. Beltaief a fait suite à la diffusion, samedi au journal de 13 heures, sur la chaîne Wataniya 1, de la vidéo montrant la tête du berger décapité, la veille, par des éléments armés à Ain Mghilla, images jugées très choquantes et dont la diffusion a été vivement condamnée. M. Beltaief a pourtant décidé de sanctionner le rédacteur en chef du journal télévisé, Hamadi Ghidaoui, en le remplaçant par Fatine Hafsia, mais cela a été jugé insuffisant par M. Essid, qui est monté sur ses grands chevaux et a pris, à l’occasion, une posture despotique.
Y. N.
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